COMMUNICATION-
OPINIONS ET POINTS DE VUE- ENTRETIEN A.DJABALLAH
B./HAKIM HAMZAOUI, Pr ENSJSI, BEN AKNOUN 5 AOÛT 2023 (III/III)
-Quel est l’apport du journalisme d’intérêt
général dans l’établissement des principes de la démocratie en
Algérie ?
R : C’est la base la plus importante
d’un système véritablement démocratique car en
phase totale avec l’exercice de la liberté d’expression. Bien sûr , des outils
de régulation (en dehors des lois de base approuvées par l’ Assemblée nationale
et le Sénat en consultation avec les spécialistes, les experts,
l’Université, les chercheurs, les professionnels ....) pour la plupart animés
et gérés par les professionnels eux-mêmes (non de contrôle), avec l’assistance
seulement technique et d’intendance de structures étatiques, sont
absolument nécessaires : Conseils de la presse, Conseil chargé de la carte
professionnelle, Conseil de l’Ethique et de la Déontologie, Contrôle de la
diffusion de la presse et des audimat, Contrôle de la répartition et de la
qualité de la publicité...etc.....)
-Quelles sont les recommandations et les
mesures que vous proposez pour renforcer le
journalisme d’intérêt public en
Algérie ?
R : Il est
illusoire de croire que les changements peuvent
venir de la pratique quotidienne tout en conservant les structures actuelles,
toutes encore sinon dirigées du moins animées par les structures et les
appareils de l’Etat. Il s’agit (il s’agissait) de redéfinir dans les
premiers articles de la loi cadre relative à l’Information le concept de SERVICE
PUBLIC.
Si le service
d’information d’intérêt général est naturellement mis en pratique par tou s les bons médias soucieux d’avoir un public large et
fidèle,
le service (d’intérêt)
public est une action qui peut être exercée par tous les médias, ceux
appartenant au secteur public comme ceux appartenant au secteur privé.
Le service public est
lié à un cahier des charges général accepté ou refusé
(obligatoire pour le seul secteur public).
Accepté, il ouvre droit à des compensations financières (aides, subventions....) sur la base de services faits. Car ne pas
oublier qu’obliger un journal à publier (au nom de l’intérêt public....défini
par l’émetteur-source de l’information ) un communiqué qui Conseil des
ministres ou du gouvernement en entier -alors que seuls les têtes de chapitres
intéressent les lecteurs ou les auditeurs) mobilise de l’espace , du
temps , de l’énergie , des dépenses et tout cela demande des compensations.
Dans ces conditions, le journaliste ,du secteur
public ou du secteur privé dans le cadre de la stratégie de sa rédaction,
restera libre de « travailler » et de publier ou diffuser
l’info comme il l’entend.
Il y a , aussi, les formes de désignation des directeurs
des entreprises publiques qui devraient s’opérer de manière pour transparente
et plus large avec des candidatures se proposant ou proposées et qui sont
examinées soit par l’Apn et le Sénat (en commission)
soit par le conseil de la presse, ou les conseils existants (en publicité , en
audiovisuel...).
Note : Du temps du président
Liamine Zeroual, on avait travaillé sur un projet de loi relatif à
l’information très ouverte qui abordait
franchement cet aspect. Hélas, sa démission prématurée a laissé le projet dans
les tiroirs