COMMUNICATION-
OPINIONS ET POINTS DE VUE- ENTRETIEN A.DJABALLAH
B./HAKIM HAMZAOUI, Pr ENSJSI, BEN AKNOUN 5 AOÛT 2023 (II/III)
-Selon vous quelles sont les contraintes qui
ne favorisent pas le
développement du journalisme d’intérêt
général en Algérie ? (appuyez vos
réponses des contraintes
institutionnelles, (politiques, organisationnelles,
formation, des traditions de
l’exercice du métier, ou personnelles motivations
personnelles et professionnelles
des acteurs du métier, les conceptions des
acteurs du rôle du
journalisme dans la société)
R : Il ne faut pas chercher très loin
les contraintes qui ne favorisent pas l’émergence et le développement du
journalisme d’intérêt général en Algérie. Tout en précisant qu’il y a en permanence des tentatives d’exercer correctement
et pleinement le journalisme soit de la part de journaux (publics et
privés) que de journalistes. Hélas ces tentatives ne durent pas assez
vire soit récupérées par les appareils administratifs soit par des intérêts
privés. (ex : Abdou B à la télévision
publique, Ahcene Djaballah
à l’Aps qui fut la seule à avoir une charte de
service public adoptée de concert après 88 avec les journalistes) et qui fut
étouffé en 90, de journalistes de la radio publique.... )
Il y a , en réalité,
une seule CONTRAINTE.... :Celle d’un
système de gouvernance politique (que l’on a retrouvé, hélas, après 90 ,
chez certaines formations politiques supposées indépendantes....ce qui a
entraîné l’échec de tous les titres partisans, les journalistes n’ayant pas
supporté les interventionnistes), hérité du temps de la lutte de libération
nationale.....uniciste et autoritariste qui n’arrive pas à évoluer tout
particulièrement avec le libre exercice de la communication . Seuls des
évènements (octobre 88, lors du hirak...) ont
temporairement fait avancer les choses. Ainsi le système reste encore accroché
à un secteur public de communication...imposant
directement ou non un service public obligatoire. Plusieurs décennies après la
loi de 90, le secteur audiovisuel privé même s’il existe
fonctionne encore de manière
informelle. Qui en a profité (du temps de Bouteflika) et qui en profite encore.Hors toute réglementation,
l’Etat se retrouve donc toujours maître du jeu ».
-Quel est l’apport/le rapport des réseaux
sociaux numériques au journalisme d’intérêt
public en Algérie ? (un facteur/dispositif de développement, d’alternative,
d’appui, de
complémentarité, justifiez pourquoi
et comment)
R : Indéniablement les réseaux sociaux
numériques sont un plus dans le secteur de la com’ car il permet la création
-grâce au citoyen-informateur- de liants sociaux qui manquaient dans le domaine
obligeant ainsi les pouvoirs d’Etat à revoir leur façons
d’informer et de communiquer. Pour les moins capables ou les moins réactifs de
ces pouvoirs, ils vont tenter de créer des obstacles réglementaires (pour
certains nécessaires tout particulièrement ceux qui protègent la vie intime , je dis bien intime et non publique, des citoyens) .
Ils (les réseaux sociaux) ont poussé aussi
les médias classiques, publics et privés, à
revoir et à moderniser la gestion des moyens et des contenus, à créer des
emplois nouveaux, à ré-inventer le métier de
journaliste.....qui désormais être obligé d’être en phase avec le
citoyen. D’ailleurs on parle beaucoup de journaliste-citoyen....alors
que la notion de journaliste-système, même s’il existe encore, ne va pas tarder
à disparaître, soit par manque de lecteurs et d’auditeurs et de
téléspectateurs, soit par manque de publicité....soit par manque de
.....rapidité.