COMMUNICATION-
OPINIONS ET POINTS DE VUE- ENTRETIEN A.DJABALLAH
B./HAKIM HAMZAOUI, Pr ENSJSI, BEN AKNOUN 5 AOÛT 2023 (I/III)
-Présentation du répondant (âge, situation familiale,
fonctions/responsabilités liées au
journalisme, formation de base
etc.)
R :Ahcene-Djaballah Belkacem, 81 ans, marié, 5 enfants, cadre de
la nation à la retraite, actuellement , depuis 2000 , journaliste indépendant
(chroniqueur, actuellement Le Quotidien d’Oran, depuis 2012, et, en même
temps, Le Provincial (de Annaba) depuis 2022. Ancien fonctionnaire au
ministère de l’Information et de la Culture (chef de département publicité et
Information commerciale à Sonacome (Janvier 73 à
décembre 74) , conseiller à l’Information, service national au sein de la revue
El Djeich (70-72), sous-directeur puis Directeur de
la Documentation et des Publications au ministère de l’Information et de la
culture ) de 74 à 84, , Dg de la Sn Anep (84/85) puis
de l’Aps (85/90), membre désigné du Conseil supérieur
de l’Information (4 Juillet 90-6 octobre 93) puis Chargé de mission, directeur
de l’Information à la Présidence de la République (5 mars 94 au 5 juin
1999)....consultant indépendant en communication, journaliste indépendant,
Professeur associé en journalisme et communication auprès des Université
....de 1970 à 2018 (Bouzaréah/Sociologie, Blida,
Ecole de Journalisme puis Faculté des sciences de l’Information Alger,
Ecole nationale d’Administration, Insim...)
Bac Philo, Une année en sciences éco, Licence
en journalisme (Alger) 1ère promotion francophone Juin 67 , Diplôme de l’Institut français de presse (et 2ème
année Sciences Po’ paris) de 67 à 69, Docteur en sciences de l’Information
Paris II Juillet 77)
Auteurs de plusieurs ouvrages en
communication et sur la vie politique (10). Animateur-rédacteur unique d’un
site d’informations documentaires gratuit libre d’accès et sans publicité
depuis 2005 (www.almanach-dz.com)
-Selon vous comment vous définissez le
journalisme d’intérêt public ? (et sur la base de
vos expériences, comment vous le représentez ?
R : La notion d’intérêt public devrait
être remplacée , pour lever toute équivoque et éviter
la confusion avec l’information étatique et ou gouvernementale, par INTERET
GENERAL. Ici, il s‘agit , en réalité, de traiter de
tout ce qui concerne de près ou de loin ce concerne le citoyen . Bien sûr , il faut toujours contextualiser les faits , les
événements et les déclarations traités, ce qui veut dire que les affaires
relevant de l’Etat sont aussi concernés mais sans qu’elles ne proviennent
directement ou indirectement des structures gouvernementales et/ou étatiques.
Jusqu’ici, et cela dure encore, la confusion,
délibérément entretenue information d’intérêt public (en fait information
d’Etat ou gouvernementale) - information d’intérêt général a fait que les
structures étatiques et gouvernementales ont toujours eu un droit de
raison ou de regard sur le secteur de l’Information et surtout , bien souvent
de manière insidieuse (par le biais de la publicité institutionnelle , par le
biais des subventions du papier et du coût de l’impression ou, hier, par la
diffusion) sur le contenu lui-même de l’information.....tout écart étant
considéré comme une sorte de « trahison » (tout
particulièrement dans le traitement des infos liées à la politique
étrangère ...la position de l4eta étant intouchable et indiscutable
)
-Quelles sont les conditions qui ont permis
l’émergence du journalisme d’intérêt général enAlgérie ?
(fournissez des illustrations en sujets traités,
journalistes pionniers,
programmes/rubriques, des
rapports, des formations, des législations, etc.)
R : Les seuls moments durant lesquels
des conditions avaient permis l’émergence d’un journalisme d’intérêt
général sont les trois à quatre années qui ont suivi le soulèvement
populaire d’Octobre 88 couronné par l’ouverture des champs politiques et
médiatiques (avec la loi d’avril 90 qui a supprimé le ministère de la
Communication et a créé une Autorité administrative indépendante de régulation,
le Conseil supérieur de l’Information, avec des journalistes élus
démocratiquement ).Il est vrai que les structures de l’Etat s’étaient trouvées
brutalement « perturbées » par le séisme socio-politique survenu et
ne pouvaient rien faire face au tsunami d’une liberté d’expression
brusquement retrouvée. Ainsi, ayant dirigé l’Aps à
cette période (83-89) et ayant fait partie du Csi
durant trois années, l’Etat a laissé une liberté quasi totale aux organes de
presse priorité publique (Aps,
radios et télé, journaux) une totale liberté d’agir et ainsi de structurer
l’information selon son importance . Avec , bien
sûr, des dérives, le journaliste algérien-surtout les tout nouveaux - n’étant
pas encore très habitué à un exercice libre de l’Information. Quant aux
journaux privés , ils ont exercé librement.....en
fonction, souvent de leurs liens avec des partis politiques ou certains
« services » de sécurité. Tout particulièrement avec
l’apparition du terrorisme. L’Etat d’urgence décreté,
le Csi supprimé, le ministère de la communication
restauré ( en octobre 93) sous le gouvernement Ghozali et comme chef de l’Etat Ali Kafi
, la reprise en mains de la gestion de l’information d’intérêt général (et
autres) s’est rapidement effectué (tout particulièrement à travers le réseau de
diffusion de la presse , encore aux mains des Enamep
(ex-Sned), des imprimeries, toutes étatiques, et de
la publicité gérée par l’Anep). Bien sûr, par le
passé (avant 90), on a eu des lieux , des moments et
des hommes de liberté (ex de Révolution africaine du temps de Mohamed Harbi, puis de Zoubir Zemzoum,
d’Algérie Actualité avec Zouaoui Benamadi,
puis à La République (Oran) avec Bachir Rezzoug,
Alger ce soir avec Serge Michel et Mohamed Boudia,...Mais
les expériences ne durant pas, les appareils d’Etat
« redressant » assez rapidement et souvent durement, la barre