SANTE- MALADIE- PAPILLOMAVIRUS
E nviron 70.000 décès dus
au cancer du col de l’utérus pourraient être évités chaque année sur le
continent africain si les efforts visant à éradiquer la maladie d’ici à 2030
étaient intensifiés afin de garantir une meilleure détection, des soins et une
prévention en temps opportun, a indiqué, vendredi 1er septembre
2023, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Selon l’agence sanitaire
mondiale de l’ONU, les ressources financières et humaines allouées aux
programmes de lutte contre ce cancer sont insuffisantes à cause du peu
d’importance accordée à la lutte contre cette maladie par les gouvernements. La
capacité limitée des travailleurs de la santé à fournir des services complets
de prévention et de lutte contre la maladie, le faible niveau de sensibilisation
et de connaissance de la maladie et le coût élevé des produits et des vaccins,
entravent l’efficacité de la lutte. «Cette maladie
cancéreuse est terriblement dévastatrice. Cependant, grâce au dépistage
précoce, aux soins et à la prévention par la vaccination, femmes et les jeunes
filles de notre région peuvent être protégées «, a affirmé dans un communiqué,
la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique Conformément aux objectifs
mondiaux de l’OMS visant à éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici à 2023,
les pays doivent vacciner 90% des femmes et des jeunes filles avec le vaccin
contre le papillomavirus humain. Il s’agit aussi de parvenir à un taux de
dépistage du cancer de 70% et faire en sorte que 90% des femmes et des jeunes
filles atteintes de cancer bénéficient d’un traitement. Pour la responsable,
l’’intensification des efforts pour améliorer l’accès aux services de lutte
contre le cancer est une priorité absolue. Selon l’ONU, 26 pays de la région
africaine de l’OMS ont introduit le vaccin contre le papillomavirus humain et
seules 31% des filles âgées de 15 ans ont reçu le premier vaccin dans la région
en 2022. Seuls 16 pays ont introduit le dépistage du papillomavirus humain au
niveau local. Par ailleurs, l’OMS estime que le continent africain a réalisé
des progrès ces dernières années dans la lutte contre le cancer du col de
l’utérus. Près de 40% des pays qui administrent la première dose de vaccin aux
filles ont atteint une couverture de 70%. Le cancer du col de l’utérus,
principalement causé par le papillomavirus humain, est le quatrième cancer le
plus courant chez les femmes dans le monde, causant plus de 300.000 décès par
an.
1/Que sont les papillomavirus ?
Les papillomavirus sont des virus qui se transmettent par contact sexuel.
Huit personnes sur dix sont exposées aux papillomavirus au cours de leur vie.
Dans la plupart des cas, l'infection disparaît d'elle-même sans laisser de
traces, mais pour une personne sur dix, elle se transforme en verrues, en
lésions qui peuvent évoluer vers un cancer.
2/ Les femmes sont-elles
plus touchées que les hommes ?
Le principal cancer est celui du col de l'utérus, mais il n'y a pas que les femmes qui sont concernées : un quart des
cancers provoqués par les papillomavirus touchent les hommes. Il s'agit de
cancers des parties génitales, de la gorge et de la bouche. Pour eux, il n'y a
pas de moyen de dépistage, pas de frottis au masculin. Et le port du
préservatif ne protège pas de ces virus.
>> Papillomavirus : "Il
est essentiel que la vaccination ne soit pas genrée et forte sur une prévention
des risques de faire un cancer", prévient une spécialiste du virus
La vaccination contre les papillomavirus concerne aussi les garçons depuis
2019. Par ex , en France, avec seulement 6 % des garçons de 15 ans vaccinés contre
plus de 45 % des filles% le pays détient le pire
score en Europe. D'autres pays, comme l'Australie et la Suède, ont massivement
vacciné les jeunes et aujourd'hui, dans ces deux pays, les cancers du col de
l'utérus ont fortement diminué.
3/Comment va se dérouler
la vaccination ?
La campagne de
vaccination dans les écoles concerne les
élèves de 5e car la cible, ce sont les 11-14 ans. Pour que la vaccination soit
optimale, il vaut mieux que le virus ne soit pas encore dans l'organisme, avant
le début de la vie sexuelle(ceci dit pour la France) Deux doses, espacées d'au moins six mois,
seront proposées aux élèves, après l'accord des deux parents. Ce ne sera pas
obligatoire.
Il est d'ailleurs possible de se faire vacciner contre les papillomavirus
après l'âge indiqué, jusqu'à 19 ans, et même 26 ans pour les homosexuels. Dans
ce cas, il faudra trois doses pour que le vaccin soit efficace. C'est un vaccin
qui a fait ses preuves depuis dix ans maintenant, sans effets secondaires
graves et efficaces à près de 100%. Depuis août 2023, en France,
les pharmaciens peuvent désormais
aussi prescrire le vaccin et l'injecter.