COMMUNICATION-
DOCUMENTS ET TEXTES RÉGLEMENTAIRES-
ENTRETIEN A.DJABALLAH B/EL MOUDJAHID, Dim 3 AOÛT 2023
Belkacem
AHCENE DJABALLAH, ancien professeur associé aux Universités (Communication et
Journalisme), journaliste indépendant.
LA PRESSE: UN NOUVEL ÉTAT?
*
1-
A travers ses dispositions multiples de
régulation et d'encadrement de la profession du journalisme, la nouvelle loi
organique relative à l'information
désormais de
vigueur a inscrit, entre autres comme objectif, une meilleure résilience
de l'Algérie face aux phénomènes des Fakes News ? Quant sera t-il de son impact attendu
en la matière ?
R : Bien
sûr, à travers la présente loin et ce qui existe par ailleurs en termes de
réglementation, ou ce qui va certainement advenir, l’Algérie aura tout fait
pour se « blinder » contre la désinformation et
les fake news, ce nouveau virus de la communication.
Malheureusement, à mon avis, cela , bien que nécessaire
, ne va pas suffire à endiguer les dérives informationnelles. Car , hélas, le dit-virus ne touche pas seulement la presse
traditionnelle et les sites électroniques pour la plupart identifiés et
identifiables et , donc, pouvant être combattus (par de la contre-information
ou des procès en justice) ou dénoncés. Le drame ,
c’est que le phénomène a envahi les réseaux dits sociaux, contaminant même les
citoyens lambda. C’est pour cela que , sans
toucher à la liberté d’expression des citoyens (qui se veulent tous ou presque
tous « journalistes » et informateurs et « redresseurs de
torts ») il s’agit de continuer de mettre en œuvre rapidement les outils
et les mécanismes d’action et de protection lorsqu’ils n’existent pas
encore et/ou d’améliorer leur application lorsqu’ils existent......en se
mettant au même rythme international. Et, prendre les devants et ne pas attendre trop longtemps. Il faut aussi
sensibiliser le citoyen afin qu’ils prennent conscience des dangers et lui
faciliter l’accession rapide et non onéreuse à la défense de ses intérêts au
niveau par exemple de la Justice.
2-
De manière récurrente, l'Algérie subit des
attaques médiatiques infondées de la part de cercles hostiles
majoritairement identifiés
Quels
sont, selon vous Pofesseur, les éléments fondamentaux de la stratégie à
faire valoir pour anticiper, d'une part, toute sorte de manipulation médiatique
où de déni de communication nuisible à l'image du pays, et d'autre part,
permettre aux médias nationaux d'émerger en tant bloc progressivement
influent dans leurs espaces régionaux et à l'international ?
R- Je
pense qu’il y a deux axes stratégiques principaux -en dehors des textes
réglementaires, lesquels se ressemblent ou vont se ressembler partout à travers
le monde : A) sensibiliser , avec l’aide de spécialistes (enseignants
et journalistes anciens et confirmés....) et non par des
« généralistes » ou des « politiques » ,
les citoyens, tout particulièrement les jeunes et les enfants, au niveau des
écoles et des lieux de formation et d’animation (écoles , lycées, universités,
centres de jeunesse, clubs sportifs, scouts, associations de jeunes ....et de
moins jeunes ..) , à la chose informative -que cette info vienne du
journaliste ou du citoyen- , en mettant en exergue l’importance d’une
information exacte et respectueuse des droits des personnes et des textes
réglementaires. B) Ouvrir les pôles informatifs (médias publics et privés, tous
supports) au public afin qu’il se rende compte de la complexité et de
l’organisation spécifique des moyens et du rôle
joué par les journalistes en particulier et la presse en général.....Cela va de
pair avec une ouverture aux publics (portes ouvertes, visites guidées...)
des institutions (dont les entreprises publiques
et privées, les ministères (dont celui la Défense) ,.....le Palais du
gouvernement, et , pourquoi pas la Présidence de la République .Car ,
pour combattre tout « fake news » il n’y a pas mieux que la
transparence
3-
"Liberté et responsable" semblent constituer les maîtres- mots des
réformes initiées par le président de la République dans le domaine des médias.
Peut-on connaître votre avis sur la pertinence de ce processus où
il est question de consolidation des instruments
et organismes de régulation, de promotion de l'éthique et du renforcement de la
liberté d'expression?
R- Liberté
et responsabilité.....D’accord entièrement , à
condition que la terme Liberté soit toujours placé en premier, le journaliste
étant par essence toujours responsable (ici se pose le problème de la formation
universitaire et du « contrôle de qualité » préalable avant tout
recrutement ou permanisation) . C’est pour cela qu’il
faut mettre en place très rapidement, pour éviter tous les dérapages ,
qu’ils viennent d’un côté comme de l’autre (je parle ici de l’informateur et du
juge ), les instruments de « surveillance » et de suivi édictés
(ou à venir.....rapidement ) par les lois et liés à l’éthique et à la déontologie,
à la carte nationale de journaliste professionnel, à la régulation de
l'audiovisuel, à la régulation de l’audiovisuel, à la presse écrite et
électronique, à la publicité, aux sondages, etc.... ....et ne pas
« traîner » , car cela ne ferait que l’affaire des « fake newsers », d’ici et d’ailleurs, et des
manipulateurs et autres affairistes (pour ne pas dire exploiteurs du
secteur)......et causerait encore plus de mal aux professionnels du secteur
*Texte et titre originaux
remis au journal (à Karim Ait Aoudia)