CULTURE-
PERSONNALITES- ASSIA DJEBAR
-Plusieurs
fois pressentie pour recevoir le prix Nobel de littérature, Assia Djebar a été
la scripteuse de son temps. Son parcours et son œuvre
sont présentés en quatre volets et un documentaire par le site Mediapart. Il y
fait mention qu’elle est la figure féminine majeure des lettres algériennes et
première femme du Maghreb à entrer à l’Ecole normale supérieure et à l’Académie
française et qu’elle n’a eu de cesse de raconter l’Algérie et ses soubresauts,
avec sa plume ou sa caméra, à travers le regard et la vie des femmes. Elle
dénonce aussi une double oppression, celle de la colonisation et de la
condition féminine. Assia Djebar a ouvert la voie de la littérature et de
l'enseignement universitaire à la femme algérienne dans les années 1950, et
participé à l'émergence d'une littérature algérienne d'expression française et
elle reste une référence littéraire incontournable et un monument de la culture
algérienne. Fatima-Zohra Imalhayène de son vrai nom,
l’auteure a marqué la littérature algérienne et africaine par ses emblématiques
romans, traduits en 21 langues, mais aussi, une pièce de théâtre et deux films
d’anthologie. Assia Djebar a reçu plusieurs prix et distinctions aux quatre
coins du monde. En 2005, elle a été la première femme arabe et africaine élue à
l’académie française.
Née
le 30 juin 1936 à Cherchell (et décédée à Paris le 6 février 2015, à l’âge de
79 ans.Elle sera inhumée à Charchell) Fatma-Zohra Imalhayène,
avait exprimé sa sensibilité de femme et de militante de la cause nationale dès
1956, en prenant part à la grève décidée par l'Union générale des étudiants
musulmans algériens (Ugema), alors qu'elle était
étudiante en France. Exclue de l'Ecole normale supérieure des jeunes filles et
publie dans la foulée son premier roman "La soif" (1957) suivi un an
plus tard par "Les impatients". Elle retourne en Algérie en juillet
1962 pour enseigner l'histoire moderne et contemporaine de l'Algérie à
l'université d'Alger, elle va publier cette année-là "Les enfants du
nouveau monde" puis "Les alouettes naïves", profondément ancrés
dans la guerre de libération nationale. Elle se tourne à la fin des années 1970
vers un autre mode d'expression artistique, le 7eArt, avec la réalisation de
deux films consacrés au combat des femmes, "La Nouba des femmes du mont Chenoua", qui a obtenu le Prix de la critique
internationale à Venise en 1979, puis "La Zerda ou les chants de
l'oubli", qui remportera le prix du meilleur film historique au Festival
de Berlin en 1983. "Femmes d'Alger dans leur appartement" (1980),
"L'amour, la fantasia" (1985), "Le Blanc de l'Algérie"
(1996), "La Femme sans sépulture" (2002), ou encore le célèbre
"Loin de Médine" (1991) sont parmi les titres où se mêlent tous les
combats libérateurs qu'elle voulait mener et incarner.