ENERGIE- ETUDES ET ANALYSES- GNL/EXPORTATIONS
MONDIALES JUILLET 2023
Les exportations mondiales de GNL ont
bondi en juillet (2023), établissant un nouveau record. Elles se sont élevées à
33,6 millions de tonnes en juillet 2023, soit une augmentation de 5,4% (1,71
million de tonnes) par rapport au même mois l'an dernier, selon l’édition du
mois d’août du rapport mensuel (Monthly Gas Report)
du Forum mondial du gaz (GECF). Rapport qui met en évidence le beau rôle tenu
par l’Algérie.
Marché clé pour les exportateurs du
monde entier et première destination des expéditions algériennes de gaz,
l’Europe a enregistré un net recul de la demande de gaz au premier semestre,
selon le dernier rapport mensuel du GECF publié mercredi 16 août. En juillet
dernier, l'Union européenne a enregistré une baisse substantielle de 12% en
glissement annuel de la consommation de gaz pour atteindre 18 milliards de
mètres cubes. Tout au long du mois, la demande du secteur industriel européen
n'a pas retrouvé les niveaux observés les années précédentes. En revanche, à
l’échelle mondiale, les exportations de gaz naturel liquéfié se sont élevées à
33,6 millions de tonnes en juillet 2023, soit une augmentation de 5,4% (1,71
million de tonnes) par rapport au même mois l'an dernier (2022). La baisse de
la demande en Europe n’a pas empêché le mois de juillet d’être très prolifique
pour les pays producteurs de gaz naturel et de GNL. Plus encore, selon le GECF,
il s'agit du niveau le plus élevé jamais enregistré pour les exportations
mondiales pour le mois de juillet. De la somme de chiffres étalée dans le
rapport, il ressort en effet que l'augmentation des exportations mondiales de
gaz liquéfié n’est pas le fait des pays producteurs membres du GECF. En effet,
le boom des ventes est à mettre au crédit des pays non-membres du Forum des
pays exportateurs de gaz, alors que dans les pays membres de
«l’Opep du gaz», il a été relevé une baisse
des opérations de chargement de GNL pour la première fois depuis le début de
cette année. Par chargement et rechargement de gaz liquéfié, il faut comprendre
les quantités livrées à la station de GNL pour stockage pendant une certaine
période, avant d'être rechargées sur un autre navire pour exportation. Les
exportations cumulées de GNL ont augmenté de 9,6 millions de tonnes, soit 4,4%
de plus sur une base annuelle entre janvier et juillet derniers, pour atteindre
238,88 millions de tonnes. Selon les chiffres du GECF, les trois pays ayant le
plus exporté du gaz liquéfié en juillet dernier sont les États-Unis,
l'Australie et le Qatar. En termes de parts de marché, les pays exportateurs de
gaz membres du GECF ont vu leur part des exportations tomber de 50,7% à 47,8%
en juillet. Dans le même temps, les pays non-membres du GECF ont vu leur part
des exportations mondiales de GNL passer de 48,6% en juillet 2022 à 51,7% des
exportations en juillet dernier. Transport maritime de GNL : États-Unis,
Norvège et Algérie au top Les exportations mondiales de GNL ont enregistré une
augmentation bien que les expéditions aient diminué à partir de l’Égypte, de la
Guinée équatoriale, de la Malaisie, du Nigeria, de la Russie, de Trinitéet-Tobago et des Émirats arabes unis. En même temps, ce qui a fait
que les exportations aient atteint un record en juillet, ce sont les
expéditions à partir de l'Algérie, de l'Angola, du Mozambique, de la Norvège,
du Pérou et du Qatar, annonce le GECF. La baisse des travaux de maintenance
planifiée dans les installations GNL de Skikda, d'Angola et du Pérou a favorisé
l'augmentation des exportations de GNL en provenance d'Algérie, d'Angola et du
Pérou. La disponibilité accrue du gaz d'alimentation a également contribué à
l'augmentation des exportations de GNL de l'Algérie, explique également le
GECF. Pour le transport maritime de GNL, en juillet 2023, le nombre total de
cargaisons de GNL exportées a augmenté de 6% d'une année sur l'autre pour
atteindre 512 tonnes. Après les sept premiers mois de l'année 2023, le nombre
total de cargaisons s’est élevé à 3 646, soit une augmentation de 1% (39
cargaisons) par rapport à la même période en 2022. En 2023 et jusqu'à présent,
il y a eu des augmentations significatives des livraisons de cargaisons en
provenance des États-Unis (42 cargaisons), de la Norvège (30) et de l'Algérie
(24) par rapport à la même période en 2022. Si l'on exclut la Norvège, les plus
fortes augmentations depuis le début de l'année 2023 ont été observées en
Algérie (20%), en Angola (18%) et au Pérou (13%). L’Italie et l’Espagne
augmentent leurs importations d’Algérie via pipelines Les chiffres du commerce
mondial du gaz et du GNL, livrés par le Forum mondial du gaz, révèlent que
durant les sept premiers mois de 2023, la Norvège a représenté 56% de
l'approvisionnement total de l'UE, suivie de l'Algérie (19%) et de la Russie
(16%). Cependant, en raison de l'activité de maintenance en amont,
l'approvisionnement de la Norvège a diminué de 10% en glissement annuel. Les
importations de gaz par pipeline de l'UE via les principales voies
d'approvisionnement pour les sept premiers mois de l'année 2023, comparées à
celles de la même période en 2022, indiquent que les importations en provenance
d'Azerbaïdjan et de Libye ont augmenté respectivement de 1% et de 11% alors que
l'Algérie poursuit le recentrage de ses exportations vers l'Italie, en
augmentant ses livraisons de 2%. L'Algérie a en effet expédié 71% de ses ventes
vers l'Italie, soit une augmentation de 2% des livraisons, et a fourni 0,3
milliard de m3 supplémentaires à l'Espagne. Pour les perspectives du marché
mondial à court terme, le GECF s’attend à ce que la demande de gaz en Europe
dure jusqu'à la fin de l'année, notamment en raison de conditions météorologiques
clémentes et de la poursuite de la politique volontariste de sobriété mise en
place par Bruxelles. Pour autant, l'Europe ne pourra pas subvenir seule à ses
besoins et devra continuer à importer du gaz. Toutefois, les autres régions du
monde ne devraient pas suivre la même tendance que l'Europe, c'est-à-dire une
baisse de leur demande de gaz. La Chine, par exemple, a connu une progression
de 6% de sa consommation de gaz au premier semestre par rapport à la même
période l'an dernier, selon le GECF, qui s’attend à la poursuite de la même
dynamique au second semestre, compte tenu de la demande industrielle. Si les
fondamentaux du marché mondial «restent relativement
faibles», notamment en raison de la faible demande européenne, le GECF estime
que la demande grandissante de GNL en Asie du Sud et du Sud-Est «soutiendra les
prix dans les mois à venir».