COMMUNICATION- PERSONNALITES- MOHAMED (HAMID) ABASSA
(INSTITUT DE SONDAGES)
© Ahcene-Djaballah Belkacem,
Chronqiue presse, « HAMID ABASSA
, MONSIEUR - SONDAGES ! » (Samedi 22 juillet
2023)
Mohamed (Hamid) Abassa est
décédé le 16 juin 2023 ) à l’âge de 79 ans. Paix à son
âme.
Hamid a été de tous les combats intellectuels du pays et ce depuis …..1965 , si mes souvenirs sont
(encore) bons. Année de notre première rencontre , Rue
(ex-) Jacques Cartier (Alger) , à la toute nouvelle Ecole nationale supérieure
de Journalisme, créée en 1964.
Journaliste, il fut. Engagé politiquement sans être
encarté et très ouvert sur la modernité , il fut. Doté
d’une très belle plume de reporter , il fut un chroniqueur
de talent. Il fut , aussi, quelque part et quelque
temps, chargé de la com’ à la Sntv puis fonctionnaire
de l’Administration du Travail, je crois . Enseignant ,
au sein de l’Ensj, après d’autres études post-
universitaires à l’étranger, il en devint le Directeur et je m’en souviens très
bien (j’y enseignais en tant qu’associé) , il y était alors que
l'École recevait ses derniers étudiants originaires de plusieurs pays d’Afrique
francophone;..l’arabisation totale et brutale des
enseignements ayant mis fin à une assez belle aventure.
1990…….la nouvelle loi relative à l’Information libère
l’exercice des métiers de la communication. Sans hésiter, il se lance alors
dans la désormais mythique (et ,pour l’instant,
unique) “aventure intellectuelle” …..celle de la création d’entreprises privées
spécialisées: presse écrite , publicité, relations publiques, audio-visuel….
Pour sa part, il a choisi la voie royale (plutôt la plus en phase avec les
élans et les aspirations démocratiques du moment, car
très liée , en bonne partie, à l’action politique) de l’époque mais
certainement la plus difficile :créer un Institut de sondage (Institut Abassa) ….je crois le premier du genre à l’époque. En
effet, jusqu’ici, s’il y avait un domaine de la com’ à ne pas investir ,ni de près ni de loin, c’est bien celui qui
permettait, grâce à des techniques et des méthodes scientifiques, de
savoir avec exactitude ou presque, l’état des opinions publiques (aussi bien
commerciales ,culturelles et sociales que politiques). On aimait la
technique mais on craignait les résultats! Cela
relevait donc des seuls État et de ses appareils …les plus sensibles à la chose….le sujet étant presque tabou. On se
contentait donc ,tout particulièrement dans les
médias, de “radio-trottoirs” et du courrier des
auditeurs et des lecteurs et, pour les “autres” , des “écoutes sur site”
comme les bars, les cafés et les mosquées ou les lettres anonymes…..d’où les
nombreux échecs dans l’élaboration des stratégies….dans beaucoup de domaines.
Hamid Abbassa a réussi en très peu de temps à
produire des sondages de qualité et très recherchés….et
dont les résultats ont mis à nu bien de “vérités”. Un succès qui ne tarda pas à
lui attirer les foudres du “système” (surtout celui des années 2000) et les
jalousies de “concurrents”, le marché étant prometteur. De plus
, en matière de communication, le “système” n’était pas prêt à payer les
services rendus au prix coûtant .Je me souviens d’un immense et formidable
sondage sur « la Ville » ( j’y avais participé au niveau des
synthèses. Voir deux fiches documentaires in www.almanach-dz.com/habitat/
etudes et
analyses) ,
réalisé en 2007, dont les résultats ne furent jamais exploités (et jamais payés,
je crois) par ceux qui l’avaient commandé. On ne lui pardonna pas la grosse
goutte qui a fait déborder le vase de l’inimitié: Après ses chroniques de
presse au vitriol , « La République couscoussière », l’édition
en octobre 2009, -sous le pseudo de Mehdi El Djazair-,
d’un roman assez politique et très « reality »… « Poutakhine, Journal
presque intime d’un naufragé » .Dix jours après sa publication, le
livre fut interdit au Sila
2009 et saisi dans les librairies et
son auteur si harcelé qu’il s’exila….Revenu au pays ces dernières années
(après le hirak), il lui fut assez difficile, sinon
impossible, de reprendre et ses activités et ses locaux. Le reste est une autre histoire……avec un pan de la
communication , celui du sondage, redevenu vierge et exploité surtout par des
officines étrangères et laissant place, aussi, aux rumeurs de
« cafés » et autres lieux publics et aux fake news