COMMUNICATION- OPINIONS ET POINTS DE VUE- INFLUENCEURS
/OPINION AHCENE DJABALLAH BELKACEM, 8 JUILLET 2023
INFLUENCEURS ?
Pratiqué par des centaines de milliers de personnes,
sinon plus, le nouveau “métier” d’influenceur
digital a du mal à être encadré à cause de la quasi-absence de cadre légal dans
le monde entier. Tout dernièrement, la France est devenue pionnière en matière
de régulation. En effet, une loi
encadrant l’influence commerciale et luttant contre les dérives des
influenceurs sur les réseaux sociaux a été promulguée le 9 juin
2023.Cela fait de la France le premier pays à définir le
métier d’influenceur dans ses lois.
Cette loi va permettre d’encadrer de nombreuses
dérives comme la publicité mensongère des influenceurs dans certains domaines.
L’influence commerciale est, ainsi , interdite pour la
chirurgie, la médecine esthétique renforcée, les produits avec de la nicotine,
les paris sportifs et les jeux de hasard pour les mineurs…… Le texte oblige
aussi l’activité d’influenceur à être toujours encadrée par un contrat écrit.
Faut-il
s’en inspirer chez nous pour encadrer juridiquement l’activité ? Beaucoup
peuvent estimer qu’il est trop tôt face à son inconsistance actuelle
. Mais, ce serait là, à mon avis, une grave et grande erreur
étant donné le développement ultra-rapide de la communication digitale,
laquelle bien que possédant énormément d’aspects positifs, voit déjà
-comme toujours pour ce qui concerne les nouvelles technologies- une
flopée d’intervenants « tirant dans tous les coins » et
utilisant tous les moyens pour influencer les consommateurs d’abord et les
citoyens ensuite....tout en retirant des bénéfices souvent importants ,
pour la plupart non déclarés au fisc...... Heureusement, pour l’instant, la
plupart de nos influenceurs et autres « créateurs de contenus »
- qui n’ont absolument rien à voir avec le journalisme et l’information au sens
académique des termes, les influenceurs
étant souvent des gens lambda qui se retrouvent à promouvoir des choses,
tout en (ne) sachant (pas) que la popularité ne signifie pas
toujours l’expertise - se limitent surtout à la cuisine, à
l’habillement, au foot (souvent avec des prolongements sur les plateaux des
télévisions privées)....et certains ,ceux-ci surtout à partir de
l’étranger, à la politique. Et, bien des entreprises ou des managers ....ou des politiciens en profitent ...à des prix , la
plupart du temps, défiant toute concurrence. Voilà donc une activité porteuse
avec l’absence, de plus , d’une loi sur la publicité
commerciale.
En matière de répression des dépassements dans le domaine de la communication, la réglementation
algérienne est déjà bien pourvue ....mais elle ne suffit pas pour agir
rapidement contre les dérapages et les dépassements. Déjà, les dégâts ne
se comptent plus. On se souvient seulement du scandale de 2021 lorsque quatre
« influenceurs » avaient mis à profit leur grande audience sur
Instagram pour promouvoir une « agence » fiction s’étant spécialisée
dans l’escroquerie d’études à l’étranger.
Aujourd’hui, il faut aller encore plus loin, et être
plus précis. Ceci dit sans pour autant limiter la liberté d’expression et le
droit à l’information des citoyens et surtout ne pas « profiter » de
la chose pour empiéter sur le droit, du journaliste
professionnel, d’informer librement