HISTOIRE- PERSONNALITE- MALIKA
GAID (CHAHIDA)
L’Algérie célèbre le 66e
anniversaire de la mort de la martyre Malika Gaïd (fin
juin 2023) . Cette femme, qui a connu précocement les
rudes épreuves de la vie, était destinée à assumer son choix d’être infirmière
et soldat à la fois pour libérer le pays aux côtés de ses frères et sœurs en
prenant les armes contre le colonialisme français. Le parcours de Malika Gaïd était bien tracé par le « destin » qui a été réservé à
une « fille » qui a trouvé la mort en martyre à l’âge de 24 ans. Quant les gens parlent de cette icône de la révolution
algérienne, ne donnent pas l’impression qu’ils parlent d’une femme qui dépasse,
de loin, son âge. Malika Gaïd transcendait les
stéréotypes en rapport avec l’âge, elle était destinée à remplir sa mission
consistant à libérer le pays et se retirer du vacarme de la vie et ses travers.
Malika Gaïd
est née le 24 août 1933 à Belcourt (Alger), sa
famille est issue du village Timenkache, à Ait Yala,
commune de Guenzet. Elle était la benjamine de la famille. Elle a suivi ses
études primaires et obtenu le certificat d’études primaires en 1945 et intégré
une école paramédicale à Sétif, en 1948 et terminé ses études en obtenant son
diplôme en 1951 en qualité d’infirmière sage-femme. Elle a travaillé dans des
centres de soins, non loin de la demeure parentale en petite Kabylie. Elle a
travaillé comme infirmière à l’hôpital de Kherrata,
mais elle ne tarda pas à regagner Bougâa et après,
Guenzet. La martyre a vu le jour dans un contexte historique charnière pour
l’Algérie, surtout que sa jeunesse coïncidait avec le déclenchement du
Mouvement de Libération nationale, afin de déloger le colonialisme français de
la terre algérienne. Elle avait l’aptitude d’embrasser ce nouveau monde dont la
caractéristique est l’abnégation et le sacrifice suprême afin que le pays se
libère du joug colonial. Malika Gaïd était très
appréciée par son entourage professionnel et celui de la cause de la Libération
nationale. Elle était connue pour son courage et son habilité qui lui ont valu
respect et considération morale, ne se contentait pas de son rôle d’infirmière
en soignant les soldats blessés, elle était une combattante, portait les armes
en participant aux attaques contre les soldats de l’armée coloniale. D’ailleurs
sa disparition reste gravée dans la mémoire de ceux qui l’ont connue et assisté
à sa mort, les armes à la main. La lettre qui a été envoyée par le colonel
Amirouche au frère de la martyre, Si Rachid en l’occurrence renseignait sur la
bravoure et la témérité de cette femme héroïque, soulignant : « Cher frère
Rachid, je ne sais comment t’annoncer le décès de ta sœur Malika. Elle est
tombée au champ d’honneur, dans la commune de Maillot, actuellement M’chedallah, le 26 juin les armes à la main. Nous perdons non
seulement une sœur, mais aussi une combattante, un exemple de courage et
d’abnégation qu’elle a su communiquer à tous. Nous aviserons ses parents dès
que possible. Fraternellement ». La missive exprime un moment de chagrin très
fort de la part du premier responsable de la wilaya 3, le colonel Amirouche.
C’est dire que la perte de Malika Gaïd a été
ressentie comme un instant tragique pour les militants et ses frères de combat.
Son frère, Tahar Gaïd, avait témoigné sur les
circonstances de sa mort, rappelant que « lorsqu’elle a reçu trois balles à
l’abdomen et deux balles à la poitrine de l’arme d’un harki qu’elle avait
giflé, elle est tombée sans le moindre cri de douleur ».