SANTE- MALADE- MALADIE
D’ALZHEIMER OU DE PARKINSON/ORTHOPHONIE.DOPA THÉRAPIE
Dans le processus de prise en
charge des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, l’intervention d’un
orthophoniste est nécessaire, a indiqué Mme Fatiha Baâhmed,
orthophoniste au service de neurologie du CHU MustaphaPacha
d’Alger lors d’une conférence en ligne organisée par l’association nationale
des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson «Matensanich» sur l’importance de
l’orthophonie (lundi 19/6)
La praticienne a rappelé que toutes les maladies
dégénératives affectent négativement la qualité de vie des patients. Et de
souligner l’importance de l’intervention d’un orthophoniste avant la survenue
des complications. La maladie de Parkinson est une affection
neuro-dégénérative. Elle est classée au 2e rang après la maladie d'Alzheimer.
Sa prévalence, a-t-elle indiqué, est de 1,9 % des sujets âgés de plus de 65
ans. L’âge moyen de début est entre 58 ans et 65 ans, mais il y a la forme
juvénile à moins de 40 ans. La pathologie est la conséquence d'une diminution
de production dopaminergique dans les noyaux gris centraux. La dégénérescence
de ces structures entraîne des troubles moteurs. La dopa-thérapie améliore la
prise en charge et prolonge l’espérance de vie, mais la qualité de vie reste
altérée. Sur les symptômes, Mme Baâhmed a fait savoir
que la maladie se manifeste par un tremblement constaté lors d’un relâchement
musculaire complet. Le tremblement peut toucher les lèvres, la mâchoire et la
langue, la tête. Il y a également la rigidité (l'hypertonie) qui se manifeste
par la raideur des membres et l’akinésie. Cette dernière se définit par la
réduction de la motricité automatique et volontaire en l'absence de toute
paralysie. Selon elle, dans la phase précoce de la maladie, le traitement
dopaminergique est souvent très efficace pour maîtriser les symptômes moteurs
et retarder la phase intermédiaire et tardive. La maladie de Parkinson est
handicapante, elle touche les aspects de la vie quotidienne (mobilité,
cognition, communication) et l'autonomie de la personne, d’où la nécessité de
l'intervention d’une équipe pluridisciplinaire composée de neurologues,
psychologues, nutritionnistes, kinésithérapeutes et orthophonistes. Pour Mme Baâhmed, l’intervention orthophonique fait partie du
processus de prise en charge pour réduire son impact et préserver le plus
longtemps possible l’autonomie du patient. Ce spécialiste intervient dans le
langage, la déglutition, l’articulation, l’expression, la détente faciale et
dans la sphère cognitive. Parallèlement à ces problèmes, il existe chez les
patients un déficit proprioceptif qui l'empêche de prendre conscience des
troubles de la parole et de calibrer correctement sa voix. Ainsi, la personne
peut parler avec une voix très faible en ayant l'impression de parler normalement.
«La gêne au quotidien n'est alors ressentie qu'à un
stade plus avancé», a-t-elle dit. Les troubles du langage se manifestent par le
manque de mots et la diffluence verbale. «La maladie
de Parkinson affecte la qualité de la parole et son intelligibilité, chez
certains, il existe un problème dit de start-stop qui ressemble aux troubles de
la marche. Ils bloquent sur une syllabe, un mot, ou un seul son comme un bègue
ou à l'inverse, ils accélèrent fortement le débit de parole»,
a-t-elle expliqué. Elle appelle les patients à s’adonner aux discours
narratifs, jeux de société, lecture, jeux de mots, activités en famille et
sorties. Ces activités permettent de lutter contre l'isolement du malade causé
par l'évolution du handicap. L'entraînement à la relaxation des cordes vocales
préviennent la surcharge vocale et la fatigue. De cette façon, le patient peut
utiliser pleinement sa voix, ce qui améliore le langage dans la maladie de
Parkinson. «C’est de cette façon que nous réduisons la
fatigue vocale et améliorons le langage dans la maladie de Parkinson. Les
exercices d'articulation des phonèmes visent à réduire la perte de tonicité qui
affecte le langage dans la maladie de Parkinson».