ECONOMIE- ETUDES ET
ANALYSES- ETUDE BM/PERSPECTIVES ECONOMIQUES MONDIALES MENA 2023
Dans ses nouvelles
perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale revoit à la baisse les
performances des pays de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA), dont la
croissance devrait ralentir à 2,2% en 2023 avant de rebondir en 2024 à 3,3%.
«La région MENA a entamé
l’année 2023 sur une dynamique solide, mais qui marque le pas», indique le
dernier rapport de l’institution internationale.
«Les pays exportateurs de
pétrole, qui ont bénéficié d’une croissance élevée pendant dix ans et d’un faible
taux de chômage l’année dernière, ont annoncé des réductions de leur production
pétrolière. Quant aux économies importatrices de pétrole, elles sont en butte à
plusieurs difficultés, en particulier une inflation élevée, et leur croissance
s’est nettement ralentie en 2023», souligne le
rapport, en notant que l’effet d’aubaine de l’envolée des cours pour les
exportateurs s’estompe à mesure que la demande mondiale fléchit.
Pour rappel, la BM prévoyait une
croissance à 3,3% pour la région MENA en 2023 et qui devrait fléchir à 3,1% en
2024. La croissance en 2022 était bien plus appréciable avec un confortable
5,8% dans la région MENA.
Dans le rapport actualisé de la BM,
l’Algérie perd quelques plumes en passant d’une croissance à 2% en avril dernier,
à une projection de 1,7% pour l’année 2023 mais qui devrait passer à 2,4% en
2024. En 2022, le taux de croissance était de 3,1%.
La croissance économique dans les pays
exportateurs de pétrole devrait ralentir à 2% en 2023, soit une baisse significative
par rapport aux prévisions d’il y a seulement six mois, avant de rebondir à
3,2% en 2024. «Les baisses de production
pétrolière annoncées en 2023 et qui devraient être progressivement supprimées
en 2024 expliquent en grande partie cette prévision», justifie le rapport
de la BM, en citant notamment l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Les pays importateurs de pétrole dans la
région souffrent, quant à eux, de «la poursuite des conditions
défavorables en 2023, l’inflation médiane des prix à la consommation atteignant
des niveaux jamais observés depuis plus de dix ans au cours du premier semestre
de l’année», indique la BM en s’attendant à une
baisse des niveaux d’inflation en 2024 de même qu’une atténuation des «turbulences
mondiales» ainsi qu’une hausse de la production de pétrole.
Le rapport de l’institution financière
internationale pointe à plusieurs reprises du doigt la décision des pays de
l’OPEP+ de réduire la production de pétrole, comme étant à l’origine de la
baisse de performance économique dans les pays de la région.
«En Arabie Saoudite, les
réductions de la production de pétrole devraient entraîner une stagnation
industrielle et des exportations, avec un ralentissement de la croissance qui
devrait s’établir à 8,7% en 2022 et à 2,2% en 2023», indique la même analyse,
qui semble bien orientée contre l’accord de l’OPEP+.