COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- RELATIONS AVEC LA
PRESSE
© Kevin Deniau, www.isarta.com, 6 juin 2023
C’est un rituel : chaque année, le logiciel de
relations de presse et de marketing Cision publie
son rapport sur l’état des médias. Voici les apprentissages de cette 14e
édition en 4 faits saillants.
Ils sont 3 132 professionnels des médias issus de 17
pays (dont États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne) à avoir répondu
en ligne cette année à l’enquête de Cision. De quoi
avoir une vue pertinente de leur perception du secteur… et de leurs échanges
avec les relationnistes de presse !
1) Les fausses nouvelles : le plus grand défi du
journalisme : L’enquête s’ouvre par les grands enjeux du
journalisme et des journalistes. Sans surprise, on retrouve au coeur des préoccupations la fiabilité de l’information :
. Maintenir sa crédibilité en tant que source
d’information fiable (27 %)/ Le manque de personnel
(20 %)/ La baisse des revenus publicitaires et de diffusion (20 %)/ L’essor des
réseaux sociaux (et des influenceurs qui court-circuitent les médias
traditionnels) (19 %)/ Les frontières moins nettes entre éditorial et publicité
(11 %)
L’enjeu principal des journalistes reste de garder le
rythme malgré des réductions de ressources ou d’effectifs (38 %), loin devant
les pressions exercées par les entreprises (22 %) ou la lutte contre la
désinformation (13 %).
Les communicateurs et les professionnels des relations
publiques recueillent des informations précieuses dans la question suivante,
sur les principales priorités des journalistes, afin de proposer du contenu qui
mérite de s’y attarder :Les objectifs individuels des
journalistes et les objectifs plus larges de leur organisation restent
largement alignés sur leur volonté de fournir des informations avec précision.
Si les journalistes placent la confiance du public en deuxième position, ils
considèrent le chiffre d’affaires comme une priorité plus importante pour leur
organisation », résume ainsi le rapport.
2) La donnée, de plus en plus au coeurs
des stratégies éditoriales : Un chiffre : 40 % des journalistes
déclarent s’appuyer davantage sur les données (vues, engagement, données
démographiques, etc.) pour élaborer leur stratégie éditoriale que les années
précédentes. Un peu plus de la moitié d’entre eux (54 %) affirment qu’ils y ont
recours dans la même mesure. Des données utiles pour leur analyse d’audience…
mais aussi pour leurs articles ! 68% des journalistes ont répondu qu’ils
voulaient des données sous la forme de recherches originales, telles que des
tendances et des données de marché, de la part des relationnistes. Par
ailleurs, à la question de savoir ce que les professionnels de la communication
peuvent faire pour faciliter leur travail, 66% des journalistes ont répondu :
« fournir des données et des sources expertes ». Plus les
professionnels de la communication comprendront comment et pourquoi les
journalistes utilisent des éléments de données dans leurs articles – et plus
ils pourront leur donner accès aux données qu’ils souhaitent – plus ils seront
en mesure de se positionner comme des partenaires indispensables et
demandés, » conseille Cision.
3) Sur quels réseaux sociaux trouver les journalistes ?: La
grande majorité des journalistes (96 %) utilisent les médias sociaux pour des
raisons professionnelles, telles que la promotion de contenu et l’interaction
avec le public. LinkedIn est la plateforme de médias sociaux sur laquelle les
journalistes prévoient augmenter le plus leur utilisation au cours de l’année à
venir, suivie de près par Instagram. Twitter est la plateforme que les
journalistes prévoient utiliser de moins en moins, suivi de près par Facebook.
Bien que l’utilisation de YouTube reste largement stable, la plateforme vidéo TikTok gagne du terrain auprès des journalistes. La
projection d’une utilisation accrue d’Instagram et de TikTok
est logique, étant donné la popularité croissante de ces plateformes parmi les
consommateurs et le désir d’être là où se trouve leur public. Leur usage des
médias sociaux ? La publication ou la promotion de contenu (citée par 70 % des
journalistes), devant la recherche d’informations (66 %) et l’interaction avec
leur public (62 %). Le réseautage (54 %), la veille (52 %), la vérification
d’informations (50 %) ou pour entrer en contact avec des personnes à
interviewer (47 %) viennent ensuite. Les médias sociaux peuvent être un outil
puissant pour entrer en contact avec les journalistes, en particulier si vous
comprenez pourquoi ils y sont présents, sur quoi ils publient, et si vous
pouvez les aider à atteindre cet objectif. Mais soyez prudent lorsque vous
approchez un journaliste. Seuls 4 % des journalistes souhaitent recevoir des
propositions via les médias sociaux, et 19 % d’entre eux bloqueront un
professionnel des communications pour avoir pris contact avec eux de manière
non sollicitée, » précise le rapport.
4) Quelle valeur ajoutée pour les responsables RP ?: Voici la
partie qui va évidemment le plus intéresser les communicateurs : comment bâtir
une bonne relation avec les journalistes ?
Réponses : non seulement le fait d’être
« informé des événements à venir » a été cité comme le meilleur
moyen pour les communicateurs d’apporter de la valeur ajoutée, mais deux
journalistes sur trois déclarent que, lorsqu’ils ont le choix, ils préfèrent
assister à un événement en personne plutôt que de manière virtuelle. Ce qui
permet au passage de nouer un lien plus fort également. Par ailleurs, les
communiqués de presse sont la première source de contenu ou d’idées, suivis de
près par les experts du secteur et les principales agences de presse. Mais
attention à la pertinence des envois ! Seuls 7 % des journalistes affirment que
la majorité des propositions qu’ils reçoivent sont pertinentes pour leur
public. D’ailleurs, trois journalistes sur quatre bloqueront un professionnel
des relations avec les médias qui les harcèle de propositions non pertinentes
et 57 % aux personnes qui leur enverra des propositions ressemblant à des
brochures de marketing. S’agissant des relances, les journalistes sont clairs
également : jamais (24 %) ou pas plus d’une fois (57%) ! Pour conclure, voici
un témoignage cité dans le rapport qui peut donner des idées de bonnes
pratiques :
C’est
formidable lorsque des responsables des relations publiques vous contactent en
vous disant : “Je n’ai pas de proposition à vous faire, mais je voulais
m’assurer que notre équipe vous apporte ce dont vous avez besoin, au moment où
vous en avez besoin”.