SANTE – MALADIE- SCLÉROSE EN PLAQUES
(Complément)
L e ministère de la Santé lancera,
dans quelques jours, le registre national de la sclérose en plaques (SEP).
C’est ce qu’a annoncé (début mai 2023) le Pr Nassima Hecham,
spécialiste en neurologie et sépologue à l’EHS
Aït-Idir d’Alger, lors d’une journée d’information sur la SEP organisée, à
Alger, par la Fédération nationale des malades atteints de la sclérose en
plaques (FAMASEP). Ce registre est l’une des revendications, qui date de
plusieurs années, des professionnels de la santé et des associations de
malades. Il permettra, selon la conférencière, de connaître l’incidence exacte
et les régions les plus touchées par cette maladie handicapante. Il est très
important d’avoir le nombre de malades touchés par cette pathologie pour avoir
les traitements qu’il faut pour toutes les formes. Elle a aussi annoncé le
lancement d’un plan national de formation des médecins généralistes, initié il
y a quelques années et interrompu à cause la pandémie de la Covid-19. Ils
bénéficieront d’un certificat d’études supérieurs (CES) portant sur la sclérose
en plaques. Selon elle, les médecins généralistes apporteront un appui aux
services de neurologie pour améliorer la prise en charge des malades .
La SEP est une maladie démyélinisante du système nerveux central
(SNC) extrêmement complexe, dont l’origine semble être à la fois inflammatoire
et neurodégénérative. Cette maladie est hétérogène dans ses symptômes, dans son
évolution générale et dans son pronostic fonctionnel. Du fait de la dissémination
spatiale des lésions au sein du SNC, la symptomatologie de la SEP est
extrêmement variée. Cette variété s’exprime tant dans les manifestations
initiales que dans l’évolution de la maladie et ses conséquences. La première
poussée de la maladie est dénommée syndrome cliniquement isolé, et elle est
monosymptomatique (50 à 70% des cas) ou polysymptomatique.
La présentation clinique varie, selon le Pr Hecham,
mais globalement les symptômes sensitifs (45 %), moteurs (20%) et visuels (17%)
sont les plus fréquents et représentent plus de 70% des tableaux cliniques
initiaux. Par ailleurs, il existe d’autres symptômes ou signes moins
perceptibles (dépression, fatigue, etc.) qui peuvent passer inaperçus et qui ne
seront diagnostiqués que de manière rétrospective. «Après
un certain temps d’évolution variable, ces différents symptômes et les
différentes incapacités qui se développent vont interférer avec la vie
quotidienne, professionnelle et familiale des patients, constituant ainsi un
véritable problème de santé publique puisqu’elle est la première cause de
handicap sévère non traumatique acquise chez l’adulte jeune», a-t-elle dit. «Nos connaissances en matière de sclérose en plaques ont
beaucoup évolué au cours de ces dernières années. Cette évolution a conduit à
modifier les approches diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que la prise en
charge globale de cette maladie», a ajouté le Pr Hecham.
Pour sa part, le Dr Smaïl Kenzoua, président de la FAMASEP, a annoncé
l’enregistrement de nouveaux médicaments dans la nomenclature nationale des
produits pharmaceutiques. La prochaine bataille, selon lui, sera l’acquisition
de ces nouvelles molécules pour tous les malades. Créer des centres de
rééducation dédiés à la sclérose en plaques pour les malades est une urgence. «Le seul centre que compte l’Algérie est celui de Tixeraïne à Alger. Ce dernier ne peut prendre les 20.000
malades que compte le pays», a-t-il dit. Le président
a soulevé également le manque de neurologues en Algérie. En effet, le malade se
déplace d’une région à une autre à la recherche de ces spécialistes pour une
injection de Solumedrol. Pour soulager les malades,
la Fédération, en collaboration avec le ministère de la Santé, relancera,
prochainement, des formations au profit des médecins généralistes. Ces derniers
aideront les spécialistes à diagnostiquer précocement la maladie. «Plus la maladie est diagnostiquée précocement, plus on
retarde les formes graves et éloigne le handicap», a-t-il conclu