CULTURE- ARTS PLASTIQUES-
AHMED BENYAHIA
© L’Expression,
dimanche 4 juin 2023
L’Institut Français de Constantine a abrité jeudi 1er
juin 2023, une conférence sur la vie et l’œuvre de l’artiste couronné par un
vernissage de l’exposition en présence de l’artiste…
Malika Dorbani-Bouabdellah le
décrit comme «le chantre amoureux de Constantine».
Pour elle «Constantine est son univers où le paysage, les êtres, les souvenirs
et l'esprit se mêlent harmonieusement, où son âme s'est forgée une armure
irréductible entre Rab'in Chrif
et le pont de Sidi Rached.
Son don artistique s'est révélé dans l'atelier de peinture et de décor de Roger
Marius Debat, au théatre
municipal.
Pour la Directrice de l'Institut français, Charlotte Aillet,
«ce n'est par le dessin, puis la peinture que Benyahia
choisit de faire jaillir ce qui retient l'homme à son rocher, avec qui il a
fait chair au point de lui pardonner toutes ses infidélités, tous ses manquements,
toute sa rudesse et son adversité. Au point de se battre presque physiquement
pour sauver les traces, conserver les empreintes de l'histoire, y compris
celles qui subsistent de ses sombres périodes».
Retraçant ainsi les pas de son parcours dans le monde artistique, l'artiste
incontestable, s'est ainsi distingué par sa grande sensibilité, dira Malika qui
parlera de lui durant plus d'une heure jeudi dernier à l'Institut français qui
a abrité une conférence sur la vie et l'oeuvre de
l'artiste couronné par un vernissage de l'exposition en présence de l'artiste. Celui-la même qui a surpassé toutes ses craintes, restant
fidèle à ses principes et ses convictions. Pour les Constantinois, Ahmed Benyahia qui dira lui-même «au lieu de regarder ce qui est
au fond de moi, je regardais ce qui était autour de moi», est une révélation
eurythmique hors commun.
Un phénomène artistique à la patience inaccoutumée, puisque il aura attendu 50
ans pour l'exposition de la statue du martyr Zighoud
Youcef.
Une statue en bronze qui a été réalisée par le Grand artiste qui a fait l'objet
d'une conférence à l'université américaine de Yale sous le titre «Ahmed Benyahia et sa statue commémorative du martyr».
La maître de conférence en post-doctorat, Vish Sakhtivel, présente la professeure Susan Slymovics de l'université de Californie dans l'Etat de Los
Angeles comme une référence ayant porté un intérêt particulier a cette statue comme une véritable oeuvre
d'art, mais notamment mettre en évidence le travail exceptionnel de l'artiste
qui verra enfin sa statue exposée après avoir attendu des années. La
professeure l'a désignée comme une statue politique vu son importance et vu le
parcours du martyr Zighoud Youcef. Elle présentera un
portrait de l'artiste concepteur par excellence de cette oeuvre,
mais aussi du Chahid.
C'est de cette façon également que l'artiste a été présenté au public présent à
l'IF en force pour découvrir l'âme de l'auteur d'oeuvres
fascinantes et expressives. L'on découvre à travers ses dessins son soutien
indéfectible à la cause palestinienne, mais aussi a
toutes les causes justes. Toujours souriant avec ses habits décorés comme
d'habitude d'une écharpe en couleurs vives et sa cravate papillon, l'artiste au
grand coeur et à l'âme fine a réussi non pas à
s'imposer, mais a se faire
aimer malgré toutes les contraintes véhiculées contre son avenir. Ahmed Benyahia est un artiste âgé aujourd'hui de 80 ans. Sa vie
retracée par Malika est une longue aventure dont on tire des enseignements.
En un mot Ahmed Benyahia est une école.