HABITAT- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH-
ESSAI ET RECUEIL AICHA KASSOUL- « ILS ONT DIT
ALGER.... »
Ils ont dit Alger :...........Alger
en toutes lettres. Essai et
recueil de Aïcha Kassoul (Préface de Rachid Boudjedra). Editions Régie Sud Méditerranée ( Rsm Communication), avec le
concours du Commissariat général de l’Année de l’Algérie en France , Alger
2003. 117 pages, 1 200 dinars (mais 500 dinars en librairie ambulante)
Alger, capitale de l’Algérie.Au
nord de l’Afrique, à l’ouest de l’Orient, au sud de l’Europe.Rond-point
et carrefour de la mer Méditerranée. Alger ,
« ville audacieuse », « ville au large rapide à
l’aventure » (Anna Greki).Alger.....El Djazair, mélange de plusieurs civilisations. Alger presque
insaisissable mais toujours fascinante et captivante......point de rencontre
d’aventuriers, de poètes et, hélas, de prédateurs.
Aujourd’hui encore, dans l’Algérie indépendante,
Alger est , pour beaucoup de jeunes et de moins jeunes
du pays profond, un rêve, un objectif, un fantasme.A
chacun sa « harga » !
Aicha Kassoul, spécialiste
des belles lettres d’ailleurs et d’ici, a choisi la voie royale
, celle littéraire, pour démonter tout cela. En convoquant les écrits et
les émotions de littérateurs algériens et d’écrivains algériens, de personnalités
culturelles éminentes. De Guy de Maupassant, Alphonse Daudet, Albert Camus à
Louis Aragon, Bachir Hadj Ali, Amine Malouf, Isabelle Eberhardt, Tahar Djaout en passant par Anna Greki,
Jules Roy, Jean Sénac,Paul
Eluard, Kateb Yacine...Des extraits
accompagnent son texte de base, lui-même chargé d’amour pour une ville à nulle
autre pareille. D’ailleurs, Rachid Boudjedra, le
préfacier, avait annoncé la couleur : « Présence, alors, et à
profusion, du signe algérois qui devient le lien géométrique du monde, le nombril
de l’univers. A juste titre. Parce que Alger est indicible »
L’Auteure : Née à Blida, professeure de littérature
française et francophone à l’Université d’Alger. Consule d’Algérie à Besançon
(France) de 2010 à 2015. Puis, membre du Conseil supérieur de
l’Audiovisuel (Arav). Elle
a publié déjà plusieurs ouvrages : dont .« Chroniques
de l’impure (Marsa Editions) et « Le pied
de Hanane » (Casbah Editions).Longtemps chroniqueuse littéraire à la
Radio, chaîne 3 et dans la presse écrite (L’Opinion, Tassili)
Table des matières :Table des matières/L’aube/ Le matin/ Midi/ Le crépuscule/ Un autre jour/Une
autre nuit/Notes bibliographiques /Bibliographie des illustrations/ Biographie
des peintres
Extraits : « Ville fortifiée. Ville sanctifiée, regroupant
les maisons autour de Djamaâ el Kebir,
Alger ne renonce pas à ses attaches marines . Les
années passent et la gréent mieux qu’un mât de misaine » (p23),
« Alger, ville ouverte « à discrétion » aux troupes françaises,
devient la proie des mots et des envahisseurs » (p52), « Leur premier
souci est d’ « éliminer »
l ’ancienne ville en la versant dans le patrimoine culturel français.Préservée, la Casbah, siège du pouvoir ancien,
garde le rôle qu’elle avait dans l’imaginaire européen : l’étrangère au
charme oriental » (p54)
Avis : Des lectures diversifiées et judicieuses.L’empreinte littéraire de Aïcha Kassoul qui a fourni un récit historique concernant Alger
presque « poétisé ».Comme au temps de ses chroniques radiophoniques
autour de la littérature universelle, c’est à savourer.Un
livre de collection, l’éditeur , Bachir Rezzoug,
(aujourd’hui disparu) n'étant pas n’importe qui en matière de journalisme et d’art
graphique
Citations : « Le site d’Alger est beau.Percées
inattendues vers la mer, perspective d’une baie parfaite, animation d’un
terrain qui interdit la monotonie des villes plates : tout le monde
s’accorde à dire que ce sont là des qualités rares pour une ville » (p 68), «
Il est des lieux qui ressemblent aux hommes.Ils
s’affichent dans la gloire du soleil et se réveillent un jour dans les ténèbres.Pour les uns comme pour les autres, terrible sera
la chute » (p70), « En 1830, la civilisation avait débarqué sous la
forme d’une guillotine que l’on installe dans les cours des prisons, en
prévision de la répression inévitable » (p72), « A partir de la
baie, la vision d’Alger est toujours mystérieuse mais seulement pour celui qui
se laisse prendre au jeu de l’imagination » (p 86), « « Alger,
la paresseuse
tourne dos à la mer,
enfermant dans ses murs casaniers des être désœuvrés.Ils ont beau être nombreux, ils ressentent tous
un étrange sentiment de solitude quand vient le soir » (p 96),
« Triste jeunesse en effet, qui se réfugie dans le passé, faute d’avenir.Quant au présent , c’est celui qui se conjugue en
s’appuyant sur les murs fidèles comme une ombre » (p 99)