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Relations internationales (et Activités diplomatiques)
Journée du Jeudi 05/11/2021 |
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-« Quand Macron appelle, il ne répond plus. Pourquoi ? ». C’est sous ce titre que l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel » publie vendredi 5 novembre un entretien du président Abdelmadjid Tebboune où les relations, dégradées, avec la France sont abordées. Le chef de l’Etat a qualifié de « très graves » les propos du président français au sujet de l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation. « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a-t-il déclaré.
Abdelmadjid Tebboune a exclu de reprendre contact avec son homologue français. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a-t-il assuré, en soulignant qu’il s’agit d’un « problème national, ce n’est pas un problème du président de la République. Aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes. »
En mettant en doute de l’existence de l’Algérie avant la colonisation française, formulée le 30 septembre dernier d’une rencontre à l’Elysée avec des jeunes, « M. Macron a blessé la dignité des Algériens, Nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent. » Le président Tebboune a répondu par un « non » à une question sur la possibilité que la crise entre les deux pays prenne « fin bientôt ».
Même s’il admet que le président Macron est loin de la « haine coloniale », Tebboune l’accuse d’être animé par des visées électoralistes et de reprendre les assertions du journaliste d’extrême droite Eric Zemmour niant l’existence de la Nation algérienne. Il a repris un « discours qu’Éric Zemmour tient depuis longtemps », à savoir que « c’est la France qui a fait de l’Algérie une nation ».
Pour le chef de l’Etat, Macron s’est de fait « placé du côté de ceux qui justifient la colonisation » alors qu’il « reconnaît les faits, il a déjà dit en 2017 que la colonisation était un crime contre l’humanité ». Pour rappel, Macron avait fait ces déclarations sur la colonisation comme crime contre l’humanité lors d’un entretien avec le journaliste Khaled Drareni alors qu’il était en campagne pour la présidentielle française.
A propos de l’interdiction de survol de l’espace aérien par des avions militaires français, le chef de l’Etat a noté que les français s’ils veulent « aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre neuf heures et non plus quatre comme avant ». Il a précisé que l’Algérie va toujours « rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n’a plus à coopérer ensemble… Peut-être que c’est simplement fini maintenant ».
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