Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Relations internationales (et Activités diplomatiques)

Journée du Jeudi 08/10/2021

<< novembre 2024 >>
sam dim lun mar mer jeu ven
26 27 28 29 30 31 1
2 3 4 5 6 7 8
9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22
23 24 25 26 27 28 29
30 1 2 3 4 5 6



-Le président français Emmanuel Macron a rencontré des jeunes africains à Montpellier, au sud de la France, qui lui ont demandé de rompre avec « les pratiques opaque » de la « Françafrique ». Lors d’un sommet Afrique-France sans chefs d’Etat, organisé à Montpellier, Emmanuel Macron a eu un débat avec de jeunes participants, ce vendredi 8 octobre 2021. Seuls des organisations de la société civile, des entrepreneurs et des jeunes ont été conviés à ce sommet « nouvelle forme ». « Arrêtez votre discours paternaliste ! Nous n’avons pas besoin d’aide, nous avons besoin de coopération », a lancé , Adam Dicko, activiste malienne. La kényane Adelle Onyango, a demandé à Macron de s’engager à mettre « fin à la Françafrique et ses pratiques opaques ». Elle a pointé les contradictions d’une France « arrogante », « enlisée dans des questions de racisme » et qui donne « des leçons de démocratie » à l’Afrique. Elle a critiqué « les pratiques malsaines et la corruption » des entreprises françaises en Afrique et a dénoncé l’absence de condamnation en France pour ces faits. Arthur Banga, historien et politologue de Côte d’Ivoire, a, pour sa part, exigé que la France fasse son travail de mémoire sur l’esclavage et la colonisation et restitue les oeuvres culturelles pillées d’Afrique. « Cette reconnaissance permet de créer une relation plus apaisée et plus constructive entre nos peuples et nos jeunesses », a-t-il dit. Il a appelé Paris à changer son langage lorsqu’il s’adresse à l’Afrique. Arthure Banga a appelé aussi à la fermeture des bases militaires françaises en Afrique et à l’arrêt des « interventions militaires » décidées « par les humeurs françaises pour soutenir des régimes amis ». Eldaa Koama, fondatrice de la plateforme collaborative Yocowork du Burkina Faso, a attaqué, pour sa part, le vocabulaire dévalorisant utilisé par la France lorsqu’elle s’adresse à l’Afrique. Elle a cité l’expression « l’aide au développement ». « Ce type d’aide rend esclave, empêche les populations de s’en sortir par elles-mêmes, leurs propres capacités. Elles peuvent le faire », a-t-elle dit appelant à rompre avec l’habitude de « sauvons l’Afrique ! ». Et d’ajouter à l’adresse de Macron : « on veut des partenariats clairs et transparents où nous pouvons aussi parler. Nous avons notre mot à dire(…). Si la relation entre les pays d’Afrique et la France avec l’Afrique était une marmite, et bien, elle serait sale. Je vous invite à la récurer par des actions concrètes ». Cheikh Fal, blogueur et journaliste du Sénégal, a été franc et direct : « les gens nous insultent, nous traitent de moutons parce que avons accepté votre invitation à ce sommet ». Selon lui, le passé de la France est lourd en Afrique. « Je vous demande de prendre des engagements forts ici et maintenant, d’accepter de demander pardon au continent africain, de cesser de collaborer avec des dictateurs en Afrique, d’arrêter la coopération paternaliste et programmer un retrait professif et définitif de vos bases militaires en Afrique », a ajouté Cheikh Fal. Emmanuel Macron a refusé le pardon pour les crimes de la colonisation française en Afrique comme cela lui a été demandé. « C’est trop facile. Il m’est arrivé de demander pardon, je l’ai fait, il n’y a pas si longtemps, ça été une des rares fois, cela a été pour la question de harkis en France parce qu’il y a une série de responsabilités particulières (de l’Etat français) », a-t-il dit. Et de poursuivre : « le pardon, cela voudrait dire que je veux me délier et je ne crois pas à une politique de pardon dans le lien qu’il y a entre la France et l’Afrique. Je crois à une politique de reconnaissance, d’abord et avant tout. Oui, la France a une responsabilité immense. La France a organisé le commerce triangulaire ( traite des Noirs ) et la colonisation. Elle n’est pas la seule. Il faut le reconnaître ». Reconnaître signifie, selon lui, nommer tout ce que les historiens ont documenté alors que demander pardon serait une manière de « se débarasser de l’Histoire ». « Il n’y pas de politique du pardon, il y a une politique de reconnaissance et il y a une politique de la promesse. Il faut assumer le passé et ses blessures. Cela passe par un discours de reconnaissance, de considération et de capacité à aller au-delà », a ajouté le chef d’Etat français, candidat à l’élection présidentielle de 2022.