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Relations internationales (et Activités diplomatiques)

Journée du Vendredi 28/11/2020

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-L’Algérie appelle à lutter contre le phénomène d’islamophobie et réagit pour la première fois à la polémique soulevée ces dernières semaines en France sur les caricatures du prophète Mohammed. Paris considère la publication de ces caricatures, dénoncées dans le monde musulmans à travers des manifestations et le boycott de produits français, comme un acte de liberté d’expression. « L’Algérie réaffirme, depuis cette tribune, sa position immuable consistant en l’impérative lutte contre le phénomène d’islamophobie et l’élimination de ses sources, réaffirmant son rejet de l’atteinte à autrui sous le couvert de la liberté d’expression », a déclaré samedi 28 novembre à Niamey, au Niger, Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, lors de l’ouverture de la 47ème session des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). « La montée de l’islamophobie dans certains pays occidentaux a attisé les tensions sur tous les plans et créé d’autres entraves à la diversité et au caractère pluriel des cultures au sein des sociétés. La poursuite de telles attitudes et actes islamophobes constitue une violation flagrante des droits de l’homme et un défi continu des valeurs universelles de tolérance, de dialogue et de coopération », a souligné le chef de la diplomatie algérienne cité par l’APS avant d’ajouter : « Les communautés musulmanes établies dans des pays non-musulmans font encore face à différentes formes de ségrégation et de marginalisation en termes d’opportunités d’emploi, d’éducation et d’autres droits ». Sabri Boukadoum a estimé que « l’offense, l’injure, l’invective et le mépris des croyances d’autrui sous le couvert de la liberté d’expression » dénote « l’existence d’une crise d’éthique profonde dans les sociétés qui relayent de telles attitudes, d’où l’impératif pour ces pays de réfléchir à la manière de traiter cette crise à la base ». « Nous exprimons, aujourd’hui, notre profonde inquiétude et préoccupation quant à la montée de la campagne de haine systémique contre l’Islam et les musulmans qui se nourrit d’une stéréotype relayée par certaines politiques et certains médias occidentaux et aussi sur les réseaux sociaux pour faire l’apologie des messages des groupes extrémistes incitant à la haine », a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Le thème choisi pour la session de l’OCI à Niamey est : « Unis contre le terrorisme et pour la paix et le développement ». « C’est un choix judicieux qui traduit, en cette conjoncture sensible dans l’histoire de notre monde musulman, la volonté de chacun de nous de concrétiser les objectifs et principes nobles de l’OCI. C’est une opportunité pour réaffirmer notre détermination et notre volonté commune à garantir la cohésion de notre action collective face à nombre de défis auxquels les pays membres font face pour consacrer la paix et la sécurité », a soutenu le chef de la diplomatie algérienne appelant à une « réforme et globale » de l’OCI. Selon lui, il n’existe pas de développement durable sans sécurité. Sabri Boukadoum a évoqué « un contexte extrêmement complexe » durant lequel le monde musulman fait face à plusieurs défis, « en tête desquels le terrorisme transnational et l’extrémisme violent, la montée de l’islamophobie, les atteintes à l’Islam et l’aggravation des crises et conflits régionaux qui entament la sécurité et la stabilité de plusieurs pays». Il a estimé que le terrorisme constitue une menace mondiale à la paix et à la stabilités internationales. « Cela appelle à davantage d’efforts de notre part pour conforter les avancées réalisées en termes de lutte contre ce fléau, à travers la conclusion d’une convention internationale inclusive, à laquelle l’Algérie n’a eu de cesse d’appeler tout en soulignant la mise en œuvre effective des mécanismes internationaux et régionaux », a-t-il précisé. « En dépit des avancées réalisées en matière de lutte contre les groupes terroristes de par le monde, ces derniers continuent à terroriser nombre de pays de l’organisation, notamment les pays du Sahel. Nous sommes appelés, aujourd’hui plus que jamais, à asseoir les règles de coopération et de solidarité face à ce fléau », a-t-il plaidé. Selon lui, l‘Algérie a renforcé ses efforts en matière de lutte antiterroriste « de par sa douloureuse expérience en matière de lutte contre le terrorisme ». « Elle a été la première à avoir conclu une convention de lutte antiterroriste au niveau africain et ses efforts ont été couronnés par l’adoption par le Conseil de sécurité en décembre 2009, de la résolution 1904, relative à la criminalisation du paiement de rançon », a-t-il dit.Leministre a indiqué quel’Algérie est entièrement engagée à consolider la coopération régionale et internationale en termes de lutte antiterroriste et de tarissement des sources de financement du terrorisme. « Mon pays est toujours disposé à partager son expérience, acquise dans son combat contre ce fléau et appelle à relancer le développement dans les pays du Sahel pour éradiquer le terrorisme et l’extrémisme », a-t-il annoncé.