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Justice (et Droit)

Journe du Samedi 17/10/2021

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-Mohad Gasmi, figure connue du Hirak et militant anti-gaz de schiste, a été condamné, ce dimanche , à cinq années de prison ferme avec interdiction d'exercer son droit de vote durant 5 ans par le tribunal criminel d’Adrar. En cause, un post sur les réseaux sociaux dans lequel il exprimait sa sympathie à Abdessalem Tarmoune, leader radicalisé du Mouvement des enfants du Sud pour la justice (MESJ), tué en 2018 dans le Sud-Ouest libyen. “Dans sa publication, Mohad a tenté d’expliquer que la marginalisation et la hogra pouvaient conduire à la radicalisation et à la violence”, a indiqué à Liberté un des avocats de la défense de Mohad Gasmi. Figure de la contestation sociale dans le Sud algérien, Abdessalem Tarmoune s’était radicalisé en 2010, avant, selon des sources sécuritaires citées par les médias à l’époque, “de rejoindre en 2012 le Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’Ouest, qui a ensuite fusionné avec le groupe des Signataires par le sang pour devenir Al-Mourabitoune en 2013”. Pour la défense, le post reproché à Gasmi ne justifie pas une accusation d’apologie du terrorisme, encore moins une condamnation aussi lourde. Lors du procès qui s’est déroulé dimanche 17 octobre dernier, le ministère public avait requis la peine de 7 ans de prison ferme et 500 000 DA d’amende, tandis que les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement. Mohad Gasmi, en détention provisoire depuis plus d’une année, doit répondre d’autres chefs d’accusation dans le cadre d’une seconde affaire portant, elle, sur son activisme, contre l’exploitation du gaz de schiste. Il lui est notamment reproché d’avoir involontairement transmis des informations sensibles à des parties étrangères et porté atteinte à la sûreté nationale. Jugé le 13 octobre dernier, l’accusé a clamé son innocence, ce qui n’a pas convaincu le ministère public qui a requis 10 années de prison ferme. Là aussi, la défense a plaidé l’acquittement pour absence d’éléments de preuve soutenant les charges retenues contre l’activiste. Une fois n’est pas coutume dans ce genre de procès, le juge d’audience a préféré ordonner un complément d’enquête avant de prononcer son verdict. Rappelons que Mohad Gasmi, qui avait annoncé sur son compte Facebook avoir été interrogé par Interpol, a été arrêté le 8 juin 2020 pour être placé sous mandat de dépôt, une semaine plus tard, par le juge d’instruction près le tribunal d’Adrar. Toutes les demandes de mise en liberté provisoire introduites par la défense ont été rejetées par le parquet. Sa condamnation, avant-hier, a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, surtout que l’activiste est connu pour sa “sagesse” et son “discours responsable”, selon ses avocats.