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Histoire
Journée du Vendredi 08/05/2021 |
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-Le président Tebboune a évoqué ce samedi l'épineux dossier de la mémoire relatif à la période coloniale , expliquant que "la qualité de nos relations avec la France ne peut se faire au détriment du dossier mémoriel qui est non négociable", ajoutant à ce propos que plusieurs chantiers restent ouverts, tels celui de la récupération du reste des crânes des résistants, les archives, le dossier des disparus et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sud .
Dans un message lu en son nom par le secrétaire général du ministère des Moudjahidine, Laid Rebika, à l'occasion de la commémoration du 76 ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, le président de la République souligne que "le 08 mai 1945 est une date éternelle qui symbolise la martyr du peuple algérien et constitue également un tournant décisif qui montre le véritable visage de la colonisation".
Evoquant les législatives du 12 juin prochain, le président Tebboune rappelle que "l'Algérie s'apprête à organiser une élection électorale majeure qui "permettra de renforcer le processus de changement bâti sur les valeurs de la transparence, de la franchise et de la lutte contre la corruption."
Et d'ajouter que "ma conviction forte est que les algériens ont la volonté de consacrer définitivement le choix démocratique et bâtir un Etat de droit et une Algérie souveraine, comme l'ont rêvée les Chouhada.....................................................................................
--L'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette s'est recueilli ce samedi à la mémoire des Algériennes et Algériens tués lors des massacres du 08 mai 1945 au nom du président français, Emmanuel Macron.
"En ce 8 mai, jour de commémoration des massacres de mai et juin 1945 à Sétif et dans le Nord-Constantinois, l’Ambassadeur de France , François Gouyette, est venu déposer, au nom du Président de la République française, une gerbe de fleurs en hommage aux victimes", a tweeté l'ambassade de France à Alger..................................................................................................
-Entretien réalisé par Karim Aimeur/le Soir d’Algérie , extraits
Dans cet entretien qu’il nous a accordé à l’occasion du 76e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benlhadj, appelle à renforcer le rôle de l’école dans l’enseignement de l’Histoire aux générations montantes, estimant que la réconciliation des mémoires entre l’Algérie et la France ne peut s’accomplir dans la mesure où chacun a sa propre conception de sa mémoire. «Chacun doit garder sa mémoire à lui. Ça ne peut pas être autrement », dit-il.
76 ans après, la France ne veut pas reconnaître sa responsabilité, malgré les bonnes intentions affichées et ces tentatives d’apaisement des mémoires. Quelles en sont les raisons à votre avis ?
Je crois que c’est dans la nature des choses. Un criminel essaie toujours de se disculper. Généralement, le criminel avoue son crime peut-être sous la pression, sous la torture, sinon, il essaye toujours de passer pour un innocent. Et la politique colonialiste a été toujours la même : nous sommes là pour vous émanciper, pour vous civiliser et pour construire l’Algérie. C’est le langage qu’ils tiennent jusqu’à maintenant. Mais, même chez nous, il y a certaines complaisances parce qu’au lieu de rapporter uniquement les méfais du colonialisme chez nous, les incruster et les inculquer à la jeunesse qui constitue 70% de la population algérienne, malheureusement, on rapporte également les négations des Français pour donner une certaine prise au doute. Or, je crois qu’on ne doit pas parler des négations françaises et les citer dans notre école. A cette jeunesse, nous devons dire toute la vérité comme nous l’avions vécue. Il faut renforcer l’enseignement de notre histoire à l’école, c’est cette volonté qui manque : la volonté d’appeler les choses par leurs noms. De notre côté, on hésite toujours à regarder la France en face et sans baisser les yeux.
Ces derniers temps, les dirigeants des deux pays évoquent ce qu’ils appellent l’« apaisement des mémoires ». Qu’est-ce qui empêche, à votre avis, la réalisation d’une telle démarche ?
Le temps a fait son œuvre en matière d’apaisement des mémoires. Le temps aide à l’oubli mais faut-il avoir la volonté de ne pas oublier pour que la mémoire reste intacte.
Ceux qui ont vécu le colonialisme avec ses affres doivent s’exprimer. Notre école doit également faire son travail. Je pense que c’est le chef de l’État français qui a pris cette initiative de réconcilier les mémoires, or, les deux mémoires ne pourront jamais se mélanger, s’amalgamer. C’est impossible.
Dans leur mémoire est inscrit le rôle civilisateur de la France en Algérie. Dans notre mémoire, c’est la France qui est venue envahir notre pays sans qu’on le leur demande et qui a débarqué avec 40 000 hommes en 1830 et ça a continué jusqu’à 1962.
Donc chacun doit garder sa mémoire à lui. Ça ne peut pas être autrement.
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