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Histoire

Journe du Vendredi 16/10/2021

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-www.24h.dz :L’historien Benjamin Stora veut que la France reconnaisse le massacre des Algériens du 17 octobre 1961 comme une « tragédie inexcusable ». « Il y a une responsabilité de l’État », a-t-il déclaré ce 16 octobre sur les ondes de la radio Europe1. Alors que le chef de l’Etat français s’apprêtait à commémorer la journée en déposant une gerbe de fleurs sur le pont de Bezons, à Paris l’historien Benjamin Stora auteur du rapport sur la mémoire, invité de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1, a appelé, lui, « à regarder en face » la réalité de ce drame. « Il faut que la France reconnaisse cette tragédie comme une tragédie inexcusable ». Le 17 octobre 1961, 30.000 Algériens étaient venus manifester pacifiquement à Paris, avant de subir une violente répression. Et le bilan officiel de l’époque, trois morts et une soixantaine de blessés, est très loin de la réalité selon les historiens, qui l’estiment aujourd’hui à au moins plusieurs dizaines de morts. Au total, quelque 12.000 manifestants avaient été arrêtés cette nuit-là. « Il y a une responsabilité de l’État, sous l’autorité de Maurice Papon », insiste l’historien, qui appelle dans les colonnes du journal français « Libération » à reconnaître les crimes du 17 octobre « comme un crime d’État ». « L’application de l’ordre qui a été mis en œuvre l’a été sous la conduite du préfet de police de Paris ». Et Benjamin Stora, de poursuivre : « Quand on dit crime d’État, c’est aussi la possibilité d’identifier qui a fait cela ». En 2017, Des notes de Louis Terrenoire, ministre français de l’Information et porte-parole du général de Gaulle entre 1960 et 1962, ont été publiées par sa fille Marie-Odile Terrenoire dans un ouvrage intitulé « Voyage intime au milieu de mémoires à vif ». Selon Gilles Manceron, historien français spécialiste du colonialisme dans un texte publié sur « MediaPart », ces témoignages montrent comment Michel Debré, alors Premier ministre hostile à la paix avec le Front de Libération nationale (FLN) et partisan de « l’Algérie française », planifiait ce massacre depuis plusieurs mois pour « lancer une guerre à outrance contre la fédération de France du FLN ». Feu Brigitte Lainé, l’archiviste qui a révélé les preuves du massacre du 17 octobre 1961, avait accepté de témoigner en faveur de l’historien Jean-Luc Einaudi dans son procès face au sanguinaire Maurice Papon. Son témoignage a été déterminant, il attestait de l’existence de preuves officielles du massacre. Elle a témoigné avec son collègue et ami Philippe Grand que les archives du parquet de Paris confirment la thèse de l’historien sur le massacre prémédité. Brigitte Lainé avait examiné les archives judiciaires de septembre à décembre 1961 et affirmé au procès que “103 dossiers d’instruction concernant 130 personnes ont été ouverts et que 32 dossiers pour 44 décès ont été classés sans suite”. L’archiviste a aussi cité un réquisitoire définitif du 30 octobre, “relatif à la mort de 63 Nord-Africains, dont 26 n’ont pu être identifiés, ayant probablement été délestés préalablement de leurs papiers d’identité”. Elle avait expliqué que l’amnistie de 1962, a mis un point final à toutes les instructions encore en cours. Ce témoignage, corroboré par celui de Philippe Grand, permettent à l’historien de gagner son procès ………………………………………………………………………………………… -Comme attendu, Emmanuel Macron est allé plus loin que « la sanglante répression de François Hollande » en 2012. A l’occasion de du 60e anniversaire du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé des « crimes inexcusables pour la République. » Le chef de l’Etat français « a reconnu les faits: les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République », indique un communiqué de l’Elysée, diffusé juste après une cérémonie sur les berges de la Seine, à la hauteur du pont de Bezons, emprunté il y a 60 ans par les manifestants algériens qui arrivaient du bidonville voisin de Nanterre à l’appel de la fédération du FLN de France. C’est la première fois qu’un président français se rend sur les lieux du massacre dont le nombre de morts est estimé par les historiens à au moins plusieurs dizaines, le bilan officiel n’en comptait, à ce jour, que trois. « La France regarde toute son Histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies. Elle le doit d’abord et avant tout à elle-même, à toutes celles et ceux que la guerre d’Algérie et son cortège de crimes commis de tous côtés ont meurtris dans leur chair et dans leur âme », lit-on également dans ce même communiqué. Selon le communiqué de l’Elysée, le chef de l’Etat français rend, ainsi, « hommage à la mémoire de toutes les victimes » d’une « tragédie longtemps tue, déniée ou occultée »……………………………………………………………….. : Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a décidé de décréter l’observation d’une minute de silence, le 17 octobre de chaque année à 11h à travers tout le territoire national, à la mémoire des Chouhada des massacres du 17 octobre 1961 à Paris, et ce, à compter de demain dimanche. Dans la nuit du 17 octobre 1961, des milliers d’Algériens et d’Algériennes avaient manifesté pacifiquement dans la capitale française pour dénoncer le couvre-feu inique et discriminatoire décrété à leur encontre par le préfet de police de l’époque Maurice Papon. Plusieurs d’entre eux avaient été exécutés sommairement par balles, jetés vivants dans la Seine ou battus à mort, selon les témoignages de survivants et d’anciens policiers français. Cette manifestation, réprimée dans le sang, aurait fait un millier de victimes, selon Mohamed Ghafir, ancien responsable du Front de libération nationale (FLN) dans la région Nord de Paris, pendant la guerre de libération. Au total, quelque 15.000 Algériens et Algériennes avaient été arrêtés lors de ces évènements et transférés au palais des Sports, au parc des Expositions et au stade Coubertin et détenus dans des conditions effroyables, battus et longtemps laissés sans nourriture et sans soins. Maurice Papon avait, lors de l’occupation de la France par les troupes nazies et alors qu’il était secrétaire général de la préfecture de la Gironde entre 1942 et 1944, participé à l’arrestation des juifs de la région bordelaise et à leur déportation vers les camps d’extermination d’Auschwitz. S’il avait été condamné en 1998 par la justice française à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité, il n’a jamais été inquiété par cette même justice pour les massacres d’Algériens à Paris. De nombreux historiens algériens et français ont demandé à la France officielle de reconnaitre les massacres du 17 octobre 1961 comme un crime d’État. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé en 2020, d’instituer une Journée nationale de la mémoire, à l’occasion du 75e anniversaire des massacres commis en Algérie par le colonialisme français le 8 mai 1945, afin de préserver cette mémoire -élément déterminant de l’identité nationale- de toute altération et de la transmettre aux générations futures.