Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Livres/Edition/Belkacem Ahcene Djaballah (II/II)

Date de création: 27-03-2022 19:59
Dernière mise à jour: 27-03-2022 19:59
Lu: 448 fois


Belkacem Ahcène Djaballah. Professeur des Universités à la retraite et journaliste : «Ecrire contre les oublis et lire pour se souvenir»

© Entretien réalisé par M(hamed  Houaoura./ El Watan, samedi 26 mars 2022

Votre analyse sur la situation du secteur du livre en Algérie, naturellement de celle de la maison édition ? La politique nationale du livre existe-t-elle réellement ? La politique nationale du livre a toujours existé…, malheureusement, avec bien plus de bas que de haut… selon les gouvernants et les situations économiques. On a connu une très belle période, dans les années 70, avec une stratégie originale liée au développement de la «lecture publique». Malheureusement, comme dans beaucoup de secteurs d’activités «immatérielles», il y a beaucoup d’abandons en cours de route et beaucoup de restructurations désastreuses (comme celle du cinéma, et celle des librairies d’Etat…), ce qui nous a ramenés «doucement mais sûrement» à un niveau regrettable.

En 2022, le lectorat dans notre pays est-il plus important par rapport à son passé ? Comment appréciez-vous la qualité et le niveau de l’écrivain algérien en langue française et arabe à l’étranger ? Bien sûr que le lectorat est plus important, car ne pas oublier que nous sommes plus de 40 millions de personnes avec un très fort pourcentage de lettrés capables de lire… mais qui ne lisent pas tous. Hélas ! Il est vrai que la télé (qui, par un passé récent, a littéralement laminé le cinéma), puis les Tic ont bouleversé l’appréhension de la chose écrite. Surtout qu’à l’école et à la maison, on a beaucoup appris et on apprend encore aux enfants à voir, à entendre et à ingurgiter, mais pas à lire, à déchiffrer et à comprendre. Quant à la production elle-même, c’est un peu comme pour le cinéma (encore qu’il y a désormais, chez nous, bien plus de liberté de publier un livre que de réaliser un film)… les super productions -celles intéressant, à leur manière… financière et/ou politique… le marché extérieur - se réalisent à l’étranger. Ceci dit sans diminuer de la qualité des écrits nationaux, en arabe et en français… et désormais en tamazigh, qui sont, je le dis et le redis, ayant lu plus de 1000 ouvrages (sans parler de l’expression médiatique) en plus de dix années, d’une qualité et d’une profondeur, tant dans l’écriture que dans le sens, assez supérieurs à ce qui se fait à l’étranger. Hélas, les tirages faibles et les diffusions limitées font que l’auteur algérien n’est pas apprécié à sa juste valeur. En tout cas, nous arrivions difficilement à faire le tri (sic !) entre le bon et le moins bon, l’auteur de circonstance et celui d’avenir. C’est, d’ailleurs, ce constat ancien qui a fait que j’ai travaillé sur le dictionnaire des citations qui met en valeur la qualité de nos auteurs et de leurs productions

Votre participation à l’édition du SILA 2022 se limitera-t-elle à la présentation d’une seule œuvre littéraire ? D’abord ce ne sont pas des œuvres «littéraires» au sens noble du terme, loin s’en faut… je travaille sur un roman par exemple, mais je «cale» depuis plus de 15 ans. Ce sont des œuvres mémorielles (les parcours de vie et professionnel), documentaires (le dico) et journalistiques (les citations). Il y en a en trois éditées, en 2021 et 2022, toutes, par El Qobia éditions. La dernière œuvre Poing de vue, préfacée par Ahmed Cheniki et postfacé par Tayeb Kennouche, regroupe près de 150 chroniques toutes déjà publiées dans la presse nationale, concernant la vie politique, sociale et culturelle. A noter que j’ai à mon actif une dizaine d’ouvrages (dont deux éditées par l’Opu dans le cadre de mes activités universitaires), dont certaines sur la vie politique et sur la communication.

Nous serons très attentifs à votre commentaire pour conclure cet entretien, d’autant plus que vous avez une très longue expérience dans la communication, le journalisme, l’information et l’écriture de plusieurs articles de presse, bien entendu, et des livres ? Le livre (et l’écrit) a toujours existé, et ce, malgré l’apparition de formes nouvelles de communication… car c’est lui qui a ouvert la voie à la connaissance vraie et au progrès humain. D’où l’espoir têtu, le mien, que les choses ne peuvent se développer que dans le bon sens. Il faut cependant que des facilitations soient mises en œuvre par les appareils d’Etat et associatifs, ainsi que par des entrepreneurs (en dehors des aides financières et matérielles… comme les foires et salons, à travers le pays) afin de semer le goût de la lecture ; tout particulièrement au niveau des écoles, au niveau des collèges et des universités, avec une large ouverture sur les langues… en ne se focalisant pas exclusivement sur l’internet… en multipliant les prix tout en les valorisant.