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Roman Zehira Houfani Berfas - "La honte se vit seule"

Date de création: 04-06-2020 17:36
Dernière mise à jour: 04-06-2020 17:36
Lu: 815 fois


POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN ZEHIRA HOUFANI BERFAS – « LA HONTE SE VIT SEULE »

La honte se vit seule. Roman de Zehira Houfani- Berfas. Editions Tizi Ouzou , Alger, 2016, 203 pages, 650 dinars.

Une bien triste histoire...qui, heureusement, finit bien. Une histoire qui commence en Algérie et qui se termine au Canada. Vous l’avez peut-être deviné, c’est une histoire de « harga »...au féminin.

Selma est une jeune et belle étudiante d’Alger qui a laissé son fiancé ,Mourad, médecin de son état , mais chômeur, partir à l’étranger afin de ramasser le pécule lui permettant d’acquérir le logement, la voiture....Il lui a même promis de tout faire pour la faire venir ....Mais , la route du succès est longue, parsemée d’embûches . Après la France , il se retrouve au Canada. Entre-temps , sa dulcinée, coincée entre une famille quelque peu conservatrice, une société et un quartier  « bloqués » (ce qui l’oblige à mettre le foulard) et le désir de vie libre et libérée, déprime. Bien pire encore, elle est violée par le voyou du quartier, un viol qui restera  ignorée et sous le coup du chantage.

Heureusement , elle a une amie fidèle  , Radia, elle aussi étudiante, résidente en Cité universitaire , qui vit sa vie comme elle l’entend (vous comprenez !). Elle va tout faire pour l’aider à s’enfuir et à rejoindre l’amant lointain.....à Montréal. Que d’embûches !Heureusement  que tout finit presque bien.....sans l’amoureux qui avait déjà convolé en justes noces

L’Auteure : Ecrivaine et journaliste établie au Canada depuis le milieu des années 90. Auteure de plusieurs romans et essais (dont une contribution , en 2015 , à l’ouvrage collectif « Quelle transition démocratique pour quelle Algérie ? » coordonné par Amar Ingrachen, déjà présenté in Médiatic, 21 avril 2016) . Elle a , aussi,participé à une mission humanitaire en Irak durant l’invasion américaine en 2003, ce qui avait donné lieu à deux  ouvrages

Extraits : «  La vie n’était pas aussi compartimentée que dans certains pays musulmans où la démarcation entre les sexes ne fait pas dans la nuance. En Algérie, la flexibilité est de rigueur. Car, partout dans la vie active, la mixité s’exerçait , bon gré mal gré , suivant la nature des soubresauts de la société » (p 49) , « Businessman est un terme vague très à la mode qui renvoie aussi bien à l’homme d’affaires établi qu’au petit vendeur ambulant. Ou encore à ces  hommes « valise » qui constituaient tout un réseau d’importation de marchandises , mis au point par des grossistes  avec la complicité de certains dignitaires et douaniers » (p 67).

 Avis : Un ouvrage qui se lit d’un seul trait tant l’écriture est rapide, un peu trop même , et le style fluide. Peut-être , un peu trop de digressions sur la vie politique nationale ....un défaut bien de « chez nous » .Tout particulièrement chez la « nouvelle » génération de journalistes (et intellectuels et fonctionnaires) devenus, sur le tard et sur le tas,  ce qui n’est pas une maladie, écrivains . Ah oui, dans les digressions utiles, en plus des relations homme-femme en Algérie et à l’étranger , il y a une mini-étude sociologique sur la diaspora algérienne à Montréal. Instructive !A bien lire par les candidats au départ !

Citations : « Il faut être maudit pour se détourner de la lumière et s’enfoncer dans la misère et le deuil » (p 144),  «  Il faut aimer son pays pour le rendre beau aux yeux des autres.Des petits gestes qui convergent de partout pour donner la grandeur d’une nation . Or, chez nous, on fait l’inverse, on nous apprend à haïr l’Algérie » (p 144)