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Envenimation scorpionique

Date de création: 28-09-2018 17:44
Dernière mise à jour: 28-09-2018 17:44
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ENVIRONNEMENT- DANGER- ENVENIMATION SCORPIONNIQUE

Considéré comme un sérieux problème de santé publique depuis les années 80 de par sa morbi-mortalité et la charge financière qu’elle impose, l’envenimation scorpionique en Algérie tue entre 50 et 100 personnes sur les 50 000 piqûres enregistrées chaque année, dont 70% des victimes sont des enfants, et les piqûres surviennent pour la plupart à l’intérieur des domiciles.

Touchant particulièrement les wilayas du Sud et des Haut-Plateaux, ce fléau, qui connaît une extension aux wilayas du Nord, inquiète de plus en plus les populations de par la surmédiatisation des cas de décès enregistrés .

Sur le plan épidémiologique, en 2018,  le nombre de piqûres a effectivement augmenté en comparaison des années précédentes, contrairement au nombre de décès qui ont vraisemblablement diminué. La wilaya de Biskra vient en tête des régions touchées par le fléau sur la période 2010-2017, avec 53 décès pour 48 150 piqûres, suivie de celle de Ouargla, avec 48 décès pour 23 576 cas d’envenimation, puis Tamanrasset, avec 46 cas pour quelque 13 000 piqûres de scorpion, indique-t-on au ministère de la Santé.

La situation épidémiologique concernant ce type d’envenimation connaît une certaine stabilité, sachant que l’Algérie enregistre annuellement quelque 40 à 50 000 piqûres de scorpion, entraînant entre 40 et 100 décès, en majorité (70%) chez les enfants, déplore-t-on.

Au cours de l’année 2018 et jusqu’à la mi-septembre, 7303 piqûres ont été enregistrées et ont causé 18 décès dans les wilayas à haut risque, notamment Adrar, Béchar, Ouargla, Biskra, Tamanrasset, Laghouat, Chlef, Ghardaïa, El Oued, Djelfa, M’sila, Bordj Bou Arréridj, El Bayadh, Illizi, Tiaret, Khenchela, Tebessa«Sur le plan épidémiologique, 45 132 piqûres survenues dans 39 wilayas et ayant entraîné 58 décès ont été enregistrées en 2017, contre 47 461 en 2016.

Le nombre de décès a considérablement baissé ces dernières années pour atteindre 40 à 50 décès, alors que le nombre de décès avait atteint, il y a une décennie, entre 200 et 250 décès par an. C’est grâce aux campagnes de sensibilisation des populations et à l’amélioration de la prise en charge médicale des personnes piquées», confie Mme Badreddine Saïda, sous-directrice de la prévention des risques liés à l’environnement au niveau de la direction générale de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, tout en revenant sur les principales mesures à prendre et la conduite à tenir pour prévenir ces piqûres de scorpion dans ces régions à haut risque où le scorpion le plus dangereux, l’endroctonus australis, de couleur sable foncé, sévit.

«Des campagnes de sensibilisation sont lancées dès le début de la saison estivale, à travers toutes les wilayas à haut risque sur l’importance de se protéger de cette espèce de scorpions, tout en expliquant ce qu’est une envenimation et la piqûre de scorpion, car on peut être piqué sans être envenimé.

C’est pourquoi il est important de se rendre dans l’immédiat vers la structure de santé la plus proche pour être pris en charge dans les délais, surtout dans le cas d’envenimation, et ne pas chercher à avoir recours à la phytothérapie ou autre moyen, en l’occurrence le ‘‘taleb’’. Les structures sont dotées de l’antidote, à savoir le sérum antiscorpionique en quantité suffisante.

L’Institut Pasteur d’Algérie fabrique 90 000 doses par an et 50% sont distribuées dans les structures des wilayas à haut risque dès le mois de mars, avec l’apparition des grandes chaleurs», a-t-elle insisté, tout en revenant sur les mesures de prévention, notamment ce qui est possible d’être fait par la population.

Elle a ainsi insisté sur la complémentarité intersectorielle afin de freiner la prolifération de l’insecte, notamment à travers le respect de l’hygiène du milieu, l’extension de l’éclairage et l’intensification de la sensibilisation, des actions impliquant divers secteurs, dont les collectivités locales, la santé et l’éducation nationale. «Le programme national de prévention et de lutte contre ce fléau est le plus ancien que le ministère de la Santé ait initié», se félicite-t-elle. Un programme qui, selon elle, s’appuie sur un dispositif de surveillance épidémiologique coordonné par le ministère et l’Institut national de santé publique, l’INSP, et repose sur les recommandations du comité d’experts de lutte contre l’envenimation scorpionique existant depuis 1987, sur une cartographie du risque scorpionique et un guide référentiel de prise en charge.

Il consiste aussi à organiser des actions sectorielles de sensibilisation et formation continue. «Chaque année, des séminaires sont organisés et s’inscrivent dans le cadre global de la campagne de prévention et de lutte contre l’envenimation scorpionique, reconduite annuellement avant la période à haut risque, notamment pour les wilayas du Sud, campagne qui intègre le volet de la formation du personnel médical et paramédical», a-t-elle ajouté, tout en insistant sur des actions intersectorielles en matière de prévention, à travers l’intensification des actions d’information, d’éducation et de communication, avec élaboration de messages ciblés, l’introduction dans le cursus scolaire, tous paliers confondus, des risques dus aux scorpions, et l’implication des autres secteurs, à savoir les ministères de l’Intérieur, de l’Habitat, l’Agriculture et de l’Environnement.

Ces actions concernent donc la prévention en sensibilisant la population pour le colmatage des fissures des maisons, l’hygiène du milieu, ne pas marcher pieds nus, ne pas laisser des gravats aux abords des maisons, la protection individuelle, surtout intra domiciliaire, ne pas dormir à la belle étoile et l’exigence de la ceinture de faïence autour des nouvelles constructions rendant difficile l’accès aux scorpions.

«L’envenimation scorpionique est un problème de développement et d’intersectorialité, il est possible de le contrôler, notamment par l’hygiène du milieu et la sensibilisation ciblée. La prévention contre ce fléau doit être multisectorielle et le secteur de la santé est le dernier maillon de la chaîne». Ce sont des mesures faciles et efficaces a-t-elle indiqué